«Je suis au regret de vous quitter bien plus tôt que ce qui était prévu puisqu'en effet un événement grave vient de se produire à Paris. Une attaque par arme blanche a été perpétrée dans le XIe arrondissement devant l'ancien siège de Charlie Hebdo».
C'est par ces mots que le Premier ministre Jean Castex a interrompu la conférence de presse qu'il donnait à Pantin (Seine-Saint-Denis) ce 25 septembre, après qu'une attaque au couteau a fait deux blessés dans la capitale, réveillant de douloureux souvenirs. Un peu plus tard, le locataire de Matignon a affirmé sa «volonté résolue par tous les moyens de lutter contre le terrorisme».
Si le mobile de l'attaque n'était pas connu dans l'immédiat (le parquet antiterroriste s'est néanmoins saisi de l'enquête), les réactions ont souvent fait référence à la tuerie dans la rédaction du magazine Charlie Hebdo du 7 janvier 2015.
«Extrêmement choquée par l’attaque meurtrière à proximité des anciens locaux de Charlie Hebdo, dans un arrondissement de Paris qui a déjà payé un lourd tribu à la violence terroriste. J’apporte tout mon soutien aux forces de l’ordre qui traquent en ce moment l’auteur des faits !», a réagi la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.
«L’horreur revient»
De nombreuses personnalités politiques de tous bords ont également fait état de leur consternation. «L'horreur frappe à nouveau en plein Paris, non loin des anciens locaux de Charlie Hebdo. Solidaire avec les victimes et plein soutien aux forces de l'ordre pour retrouver les agresseurs», a très vite tweeté Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts (EELV).
La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a de son côté mis en cause la politique migratoire française : «Combien de victimes aurait-on évitées en contrôlant strictement notre politique d'immigration, en expulsant systématiquement les clandestins, en faisant la chasse à l'islamisme ? La lâcheté politique n’est plus possible.»
Sébastien Chenu, porte-parole du RN, a également rapidement réagi sur son compte Twitter : «5 ans après, l’horreur revient. De tout cœur avec les victimes innocentes attaquées et l’équipe de Charlie Hebdo. Français, réveillez-vous !». «Pensée pour les victimes, leurs proches, les riverains et nos forces de l’ordre et de secours mobilisées», a abondé Eric Ciotti, député Les Républicains (LR).
L'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a quant à lui eu un mot pour les forces de l'ordre, dont il connait «l'engagement total».
«J'adresse tout mon soutien aux victimes, à leurs familles, et aux forces de l'ordre mobilisées sur le terrain. La sécurité est la 1ère des priorités, cette nouvelle tragédie nous le rappelle», a écrit le maire du VIIe arrondissement de Paris Rachida Dati. De son côté, Nelly Garnier, conseillère de Paris (Changer Paris), s'en est immédiatement pris au gouvernement : «Nous sommes un pays menacé. Nous sommes des villes vulnérables. Nous le savons. Irresponsabilité des élus qui n'en tirent jamais les conséquences. Très vive inquiétude pour les victimes et habitants du quartier. Hommage à nos forces de sécurité qui nous protègent», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Le député de la France insoumise Adrien Quatennens a pour sa part adressé ses pensées aux victimes, avant d'apporter son soutien «à celles et ceux pour qui cette attaque ravive les plus horribles souvenirs».
Reporter Sans Frontières a également tenu à apporter «son plein soutien à la société de production Premières Lignes dont deux employés figurent parmi les blessés graves». Encore sous le coup d'une émotion visible, la journaliste d'investigation Elise Lucet a à cet égard confirmé sur France 2 que deux collaborateurs de Premières lignes, la société qui produit notamment son émission Cash Investigation pour France Télévisions, avaient été blessés dans l'attaque à l'arme blanche à Paris.
«La plupart des collaborateurs de Première Ligne ont déjà vécu l'attaque des frères Kouachi de Charlie Hebdo il y a cinq ans, ça a été un traumatisme extrêmement profond pour toute l'équipe. Revivre un peu plus de cinq ans après une attaque [...] ça réveille des craintes, des traumatismes», a détaillé Elise Lucet.
Le syndicat de journaliste SNJ a pour sa part dénoncé un «acte ignoble».
Pour rappel, de nouvelles menaces ont récemment pesé sur la rédaction du magazine satirique. La directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo, Marika Bret, a assuré en début de semaine qu'elle avait dû être exfiltrée de son domicile en raison de menaces jugées sérieuses. Dans un entretien au Point, elle a dénoncé «un niveau de haine hallucinant autour de Charlie Hebdo».
L'attaque survient par ailleurs en plein procès des attentats meurtriers de janvier 2015, et alors que le journal satirique avait choisi de republier, à cette occasion, les caricatures du prophète Mahomet.