Ils comptent marcher «vers l'Elysée». A l'appel de 19 collectifs, appuyés par 200 organisations et avec l'appui de la France insoumise et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), une nouvelle mobilisation pour la régularisation de tous les sans-papiers entend commencer par des manifestations ce 19 septembre aux quatre coins de la France, avec pour objectif d'atteindre Paris lors d'une grande manifestation le 17 octobre. Une date symbolique qui se réfère à la marche violemment réprimée de manifestants pacifiques qui réclamaient l'indépendance de l'Algérie le 17 octobre 1961, à Paris.
«Nous sommes tous des enfants d’immigrés», scandent les manifestants à Marseille, où ils sont entre 500 et 1 000 personnes à marcher ce 19 septembre, selon un journaliste présent sur place. Les organisateurs espèrent voir fleurir dans les semaines qui viennent des manifestations dans de nombreuses villes, en attendant le 17 octobre.
La France insoumise a multiplié les communications au sujet de cette mobilisation. «La crise du Covid a démontré une fois de plus l’apport au pays des travailleurs et travailleuses "sans-papiers". Ils ont été très nombreux à continuer à assurer leur tâche dans ces métiers indispensables», peut-on notamment lire dans un communiqué publié sur le site de LFI. La France insoumise dit défendre «une politique migratoire rationnelle à la fois humaniste, solidaire, raisonnée et réaliste. Un projet à l’opposé des propos et politiques xénophobes, violentes et antisociales de Macron et de son gouvernement qui ne règlent rien, mais provoquent le désordre».
«Acte 3 des sans-papiers»
Danielle Simonnet, conseillère de Paris, élue du XXe arrondissement et oratrice nationale de la France insoumise, avait posté deux jours plus tôt une photo d'elle avec les organisateurs de cette manifestation. «Elles/ils sont aides à domicile, techniciens de télécom, éboueur, etc., étaient en première ligne pendant le confinement... Soutenons-les !», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Au NPA, on explique que cette «Marche sur l'Elysée» marquera l'acte 3 de la mobilisation des sans-papiers cette année. «L'acte 1» ayant été la manifestation, qui s'est tenue le 30 mai, de milliers de sans-papiers et de soutiens bravant l’interdiction de manifester à Paris et dans plusieurs autres villes, peu après la fin du confinement. Le 20 juin, pour «l'acte 2», selon le NPA, des manifestations avaient également eu lieu dans plusieurs villes de France. Cette mobilisation s'était unie à celle des Gilets jaunes et s'inscrivait dans le cadre des mobilisations Black Lives Matter.
L'acte 3 doit donc démarrer ce 19 septembre et s'étendre sur un mois, avec des départs attendus, selon les organisateurs, de Marseille, de Rennes, de Toulouse, de Lille, de Strasbourg, Montpellier, de Bayonne, de Grenoble, du Havre, pour rejoindre Paris le 17 octobre.