France

Des militantes Femen s'introduisent dans l'enceinte de l'ambassade biélorusse à Paris (VIDEO)

Plusieurs militantes du mouvement Femen se sont introduites dans l'enceinte de l'ambassade biélorusse à Paris afin de mener une action symbolique en soutien à l'opposition biélorusse. L'ambassadeur a dénoncé «des actes illicites, d'ensauvagement».

Alors que la Biélorussie fait face à une crise politique depuis la réélection du président biélorusse Alexandre Loukachenko il y a plus d'un mois, plusieurs membres du mouvement féministe Femen se sont introduites, le 11 septembre, dans l'enceinte de l'ambassade de Biélorussie à Paris (XVIe).

Après avoir escaladé les grilles ceignant le bâtiment diplomatique, l'une des activistes a grimpé au mât auquel est accroché le drapeau national biélorusse, afin d'y ajouter les couleurs de l'opposition dans ce pays (blanc et rouge).

Inna Chevtchenko, figure de proue du mouvement, a relayé une vidéo de cette action sur Twitter, déclarant que cette dernière avait été réalisée «en solidarité avec le peuple libre de Biélorussie, et en protestation contre le régime dictatorial d'[Alexandre Loukachenko]», «FEMEN a pris d'assaut l'ambassade de Biélorussie à Paris pour l'embellir des couleurs de la révolution !», a-t-elle ajouté.

«Loukachenko dégage», pouvait-on lire sur le dos des militantes. Elles ont également recouvert les grilles entourant l'ambassade d'affiches reproduisant l’oriflamme de l'opposition ou indiquant, en langue biélorusse : «Vive la Biélorussie !»

L'ambassadeur de Biélorussie en France dénonce «des actes illicites, d'ensauvagement»

Contactée par RT France, l'ambassade de Biélorussie en France a cité le commentaire de l'ambassadeur Igor Fissenko sur l'action des Femen : «On ne peut qualifier l’action des Femen devant l’ambassade du Bélarus autrement que comme un acte d’hooliganisme qui doit faire l'objet d'une évaluation et d'une qualification juridiques. En grimpant à la grille de l’ambassade, ces jeunes filles ont mis leurs vies et les vies d’autres personnes en danger. Elles ont violé la loi, les règles de la Convention de Vienne sur l’inviolabilité des locaux des missions diplomatiques et les normes de conduite civilisée».

L'ambassadeur de Biélorussie en France poursuit : «Elles prétendent avoir envoyé ainsi "un message de solidarité avec le mouvement de protestation non-violent au Bélarus", mais en réalité par des actes illicites, d'ensauvagement, elles incitent à la violence. J’appelle toutes et tous les amateurs de "hype" à réfléchir beaucoup avant d’agir. Il ne faut pas jouer avec le feu"».

Dans ce contexte, l'ambassade de Biélorussie en France se demande si le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères «va assurer les mesures de sécurité nécessaires aux missions diplomatiques en France». Interrogé par RT France à ce sujet, le ministère en question n'a pas encore répondu.

Crise politique durable en Biélorussie

L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko avec environ 80% des voix (contre quelque 10% pour sa principale rivale, Svetlana Tikhanovskaïa) a déclenché dès le 9 août dans toutes les grandes villes de Biélorussie des manifestations de contestation des résultats du scrutin, ainsi qu'un mouvement de grève. La police a réagi en procédant à des milliers d'arrestations dans les soirs qui ont suivi le scrutin. Des personnes libérées ont témoigné à l'AFP de privation d'eau ou de nourriture durant leur détention, ou encore de passages à tabac.

Alexandre Loukachenko a rapidement dénoncé les mobilisations anti-gouvernementales en évoquant, notamment, «des appels à téléguider» les protestataires depuis l'étranger. A plusieurs reprises, il a suggéré que les manifestants contestant sa réélection étaient manipulés par des forces extérieures. En outre, les partisans du chef d'Etat réélu ont eux aussi organisé des mobilisations dans le pays, de moins grande ampleur.