France

Mobilisation émaillée de heurts à Paris pour la rentrée des Gilets jaunes (EN CONTINU)

Les Gilets jaunes avaient appelé à manifester ce 12 septembre dans l'ensemble du pays, et en particulier à Paris, pour relancer le mouvement. Dans la capitale, vers Wagram, la mobilisation a été entachée de heurts avec les forces de l'ordre.

Samedi 12 septembre

Une Mercedes a subi les assauts d'individus vêtus de noir et au visage couvert, en marge des manifestations à Paris de ce 12 septembre, selon une vidéo diffusée sur Twitter par un journaliste-étudiant.

Plus tôt dans la journée, la même personne avait relayé une vidéo, dans laquelle on voit un individu vêtu de noir et au visage couvert pousser violemment un homme qui l'enjoignait à cesser de dégrader un véhicule. La scène aurait également eu lieu à Paris, en marge des manifestations.

256 personnes ont été interpellées et 90 verbalisées dans la capitale, depuis le début de la journée, selon la préfecture de police.

Le conseiller municipal Les Républicains (LR) à Paris, Aurélien Véron, est revenu pour RT France sur la mobilisation des Gilets jaunes à Paris ce 12 septembre et s'est insurgé contre la «banalisation» des violences qui ont émaillé les cortèges. Il a notamment pointé du doigt l'extrême gauche, qui «se sert de Paris comme d'un dépotoir».

«Il y a un très grand ras-le-bol des Parisiens de voir leur ville se transformer en champs de bataille. Quand ce n'est pas les finales de foot Bayern-PSG, ce sont les Gilets jaunes. Quand ce ne sont pas les Gilets jaunes, c'était le 1er mai en 2018», a déclaré Aurélien Véron pour RT France.

Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des Gilet jaunes, a fait le bilan de la journée de mobilisation du 12 septembre à Paris et en a profité pour critiquer l'arrêté du préfet de Paris Didier Lallement interdisant certains secteurs de la capitale aux manifestants. «Le premier acte de violence qu'a posé aujourd'hui le préfet Lallement, c'est son arrêté du 8 septembre dernier qui a contraint l'ensemble de Paris et des manifestants à pouvoir manifester comme bon leur semble», a déclaré Jérôme Rodrigues à RT France.

D'après notre journaliste à Paris, un face-à-face a opposé des manifestants et les forces de l'ordre. Au centre, des street medics ont tenté de secourir des blessés.

La manifestation touche à sa fin. Les forces de l'ordre invitent les manifestants à quitter les lieux et reçoivent des projectiles d'individus cagoulés et habillés de noir, note notre reporter sur place.

«Il ne faut jamais laisser tomber, il faut absolument montrer qu'on n'est toujours pas contents », affirme une manifestante au micro de RT France. 

«Depuis la crise des Gilets jaunes, il aurait dû y avoir un référendum populaire [...] c'est donc un déni de démocratie pur», proteste un autre Gilet jaune.

A Colmar, entre 100 et 150 Gilets jaunes ont posé à l'aide d'une échelle un grand masque jaune sur le visage de la Statue de la liberté, une réplique installée sur un rond-point à l'entrée de la ville.

Dans le centre de Toulouse, plusieurs centaines de Gilets jaunes étaient au rendez-vous malgré l'interdiction de manifester pour raison sanitaire. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, tout comme à Lyon où la manifestation était aussi interdite.

Sur son compte Twitter, la préfecture de police a diffusé une vidéo dans laquelle on voit des riverains saluer l'action des policiers Brav.

Selon les chiffres dévoilés, peu avant 16 heures, par la préfecture de police, 222 interpellations «ont été réalisées par les policiers et gendarmes».

Interrogé par RT France, le député La France insoumise Adrien Quatennens estime qu'avec la crise sanitaire et sociale, «les revendications que les Gilets jaunes portaient, il y a quelques mois, sont encore plus prégnantes aujourd'hui». Il s'offusque notamment du plan de relance «qui distribue des milliards aux grandes entreprises sans contreparties», alors que, dans le même temps, «les jours se suivent [...] avec les plans de licenciements».

«Une aide-soignante de l'hôpital Beaujon de Clichy prend à partie les forces de l'ordre», rapporte notre journaliste sur le terrain Nadège Abderrazak, vidéo à l'appui.

Une participante de la mobilisation, interviewée par RT France, estime que les Gilets jaunes sont un «mouvement solidaire» composé de manifestants de différentes catégories sociales et professionnelles.

L'une des instigatrices de la mobilisation parisienne, Inda Bigot, est revenue sur les incidents qui ont émaillé le cortège parisien : «Ce sont des couacs qui arrivent généralement dans toutes les manifestations, qu'elles soient citoyennes, Gilets jaunes, syndicales ou autres.»

Les Gilets jaunes veulent une hausse du pouvoir d'achat, plus de justice fiscale, sociale et environnementale et la mise en place du Référendum d'initiative citoyenne. A cela s'ajoute une critique de la gestion de l'épidémie de Covid-19 en France.

Notre reporter Nadège Abderrazak a rapporté des images de confrontation entre membres des forces de l'ordre et manifestants, rue Brémontier, près de l'avenue Wagram, dans le 17e arrondissement, aux alentours de 15h30. On y voit notamment des CRS infliger des coups de matraque.

La situation est tendue sur l'avenue de Wagram à Paris, selon notre reporter Charles Baudry. 

Le journaliste et activiste Taha Bouhafs a annoncé sur Twitter son intention de porter plainte après avoir déclaré un peu plus tôt, sur le même réseau social, avoir été frappé au visage par un policier de la BRAV.

Après avoir été accueilli froidement et conspué par une partie des Gilets jaunes, l'humoriste Jean-Marie Bigard a rappelé qu'il restait «solidaire avec les Gilets jaunes» mais qu'il se désolidarisait des propos de Jérôme Rodrigues. «On lui doit une bonne partie de cette mer** à Jérôme Rodrigues», a-t-il ajouté, assurant qu'il était «le plus grand défenseur des Gilets jaunes».

Présente au rassemblement des Gilets jaunes place de Wagram à Paris, notre journaliste Lilaafa Amouzou a pu s'entretenir avec plusieurs manifestants.

«On demande de ne pas utiliser des gaz nocifs pour la population», a notamment expliqué Laurent Nguyen, délégué VIGI régional MI CRS Rhône-Alpes, au micro de RT France.

Comme en témoigne une vidéo diffusée en direct sur Facebook par la page Gilets Jaunes Constituants, un groupe de Gilets jaunes a investi les locaux la chaîne télévisée BFM en tout début d'après-midi. Une fois à l'intérieur, où ils ont manifestement réussi à accéder via le parking souterrain de l'immeuble, les manifestants ont scandé plusieurs chants du mouvement avant de parvenir à échanger avec l'éditorialiste Christophe Barbier.

«Plusieurs milliers de Gilets jaunes sont partis de la place de la Bourse en direction de la place de la Porte-de-Champerret. Manifestation déclarée en préfecture de police, parcours autorisé», a relaté notre journaliste Nadège Abderrazak sur place.

«Les forces de l'ordre donnent le rythme de la manifestation», a-t-elle commenté quelques minutes plus tard, vidéo à l'appui d'un cortège très encadré.

Des manifestants érigent des barricades sur l'avenue de Wagram, selon les images de notre reporter sur place. 

Le Gilet jaune Jérôme Rodrigues s'est exprimé au micro de RT France. 

«Départ en cortège sauvage secteur Wagram, intervention immédiate de la Brigade de répression de l'action violente (BRAV). La [préfecture de police] rappelle que les manifestants doivent suivre l'itinéraire préalablement déclaré», a déclaré à la mi-journée la préfecture de police de Paris sur Twitter.

Alors que les Gilets jaunes entendent marquer leur grand retour ce 12 septembre dans plusieurs villes de France, en particulier à Paris, le sociologue Jean-Pierre Garnier analyse pour RT France l’objectif et les enjeux de ce rassemblement de rentrée.

La situation est tendue sur l'avenue de Wagram entre manifestants et forces de l'ordre, selon notre reporter sur place. 

Invité sur le plateau de RT France, Benjamin Cauchy, porte-parole de Debout la France, commente les manifestations des Gilets jaunes prévues ce 12 septembre dans plusieurs villes françaises.

Place Wagram, où se tient le rassemblement des Gilets jaunes à l'appel de Jérôme Rodrigues, le mouvement des «discothèques en colère» est également présent pour protester contre l'interdiction d'ouverture qui les cible depuis le début du confinement. 

«Bigard collabo», ont scandé des manifestants à l'encontre de l'humoriste aux abords de la place de la Bourse, où il est venu afficher son soutien aux Gilets jaunes. «Jean-Marie Bigard obligé de se réfugier dans une pizzeria sous la pression de Gilets jaunes agressifs», commente Valeurs actuelles, vidéo à l'appui.

«A 10h, la préfecture de police avait procédé à 52 interpellations et 17 verbalisations», relate le compte de l'institution sur Twitter.

«Les gendarmes sifflés à leur passage place de la Bourse», témoigne le reporter Jonathan Moadab, sur place.

«Comme prévu je vais place de la Bourse», a expliqué dans la matinée l'humoriste Jean-Marie Bigard qui s'apprête à rejoindre une manifestation déclarée «pour soutenir ses amis Gilets jaunes».

«23 interpellations à 09h15», a fait savoir la préfecture de police sur les réseaux sociaux, rappelant la mise en place d'un important dispositif dans l'ouest de la capitale. 

Dans la ville de Pau, La République des Pyrénées fait état du «retour des Gilets jaunes ce samedi matin», images à l'appui. 

«A 9 heures, ce samedi matin, des gendarmes sont déployés au péage de l’autoroute à la sortie de Pau pour faire respecter l’interdiction d’occupation imposée par le préfet. Aucun gilet jaune n’est présent à cet endroit : ils sont un peu plus loin [...] Une quarantaine de Gilets jaunes sont réunis à quelques centaines de mètres du rond-point de l’autoroute, à Pau», relate le quotidien régional.

«La France insoumise salue la mobilisation des Gilets jaunes ce 12 septembre», a rappelé dans la matinée le député du Nord Adrien Quatennens, repartageant un communiqué de son parti politique publié quatre jours plus tôt.

«Rappelons-nous de ce slogan lu et entendu sur les ronds-points de France : "On a retrouvé la fraternité. Nous partons à la conquête de la liberté et de l’égalité"», a-t-il commenté.

Plusieurs images diffusées sur les réseaux sociaux montrent l'étendue du dispositif de sécurité déployé dans le secteur de la capitale interdit aux rassemblements se réclamant du mouvement des Gilets jaunes.

Peu avant 9 h du matin, le Gilet jaune Jerôme Rodrigues est déjà présent aux abords des Champs-Elysées, comme en témoigne une courte vidéo du reporter Jonathan Moadab.

«Nos dispositifs sont appropriés et efficaces [...] Les habitants aspirent à la tranquillité et au calme [...] C'est l'appel que je lance aujourd'hui : sérénité et respect des gestes barrières», a déclaré le préfet de police de Paris Didier Lallement, ce 12 septembre au matin, soulignant qu'il veillerait à ce «que les choses se passent avec sérénité».

Ce samedi 12 septembre, les Gilets jaunes font leur grand retour après l’appel d’une des principales figures du mouvement, Jérôme Rodrigues. Celui-ci invite à «se mobiliser pacifiquement» sur les péages, ronds-points et dans le centre de plusieurs grandes villes du pays. Plus d’informations en images.

Comme le rapporte le journaliste Remy Buisine, de nombreux commerces des Champs-Elysées ont installé des protections devant leur enseigne le 11 septembre, en prévision de la manifestation des Gilets jaunes.

Des appels à manifester ont été lancés par des Gilets jaunes dans plusieurs villes de France ce 12 septembre. Le but : donner une nouvelle impulsion au mouvement. A Paris, plusieurs rassemblements sont ainsi prévus mais certains ont été interdits par la préfecture au vu «des risques des troubles à l'ordre public». Deux cortèges, déclarés, ont en revanche été autorisés à défiler : l'un au départ de la place de la Bourse, au centre de la capitale ; l'autre au départ de la place Wagram, à l'ouest.

Le secteur des Champs-Elysées, point d'orgue de nombreux actes des mobilisations de Gilets jaunes, fait partie des secteurs formellement prohibés. 

De source policière, contactée par l'AFP, 4 000 à 5 000 manifestants sont attendus à Paris, dont 1 000 personnes potentiellement violentes. Dans le reste de la France, des mobilisations sont prévues notamment à Marseille, Toulouse, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux et Strasbourg.