Alors que cinq membres de la police nationale sont décédés sur le territoire en seulement quelques jours par suicide ou en service, une cinquantaine de «nuiteux» (les travailleurs de nuit de la police) se sont rassemblés devant la préfecture de police de Paris dans la nuit du 9 au 10 septembre.
Les policiers voulaient susciter l'attention des médias et des pouvoirs publics sur la détresse qui secoue leur profession. Les fonctionnaires ont notamment respecté une minute de silence en l'honneur de leurs collègues.
Interrogé par le reporter de RT France, Charles Baudry, un membre d'Option Nuit, le seul syndicat dédié aux travailleurs de nuit de la police, a déploré une «semaine noire» pour les gardiens de la paix et a souligné la «montée de la violence de la délinquance» sur le territoire tout en concédant : «Cela a toujours été un métier dangereux.»
Le fonctionnaire interrogé par RT France a également rappelé que le syndicat Option Nuit (créé seulement cet été sur le coup de tête d'un nuiteux en colère) avait déjà été rejoint par 13 000 policiers sur les 20 000 qui travaillent la nuit.
Leur objectif : rendre le métier plus attractif en revalorisant leurs salaires et ainsi obtenir les moyens nécessaires pour travailler dans de meilleures conditions. Mais le policier interrogé déplore : «Aujourd'hui, on n'a aucune réponse de l'Etat, l'Etat nous tourne le dos.»
Après que des rassemblements de nuiteux en colère ont empoisonné les dernières semaines du passage de Christophe Castaner à Beauvau, Gérald Darmanin serait-il bien avisé de continuer à ignorer cette partie des effectifs de la maison police ? Interrogé par RT France, le syndicat des nuiteux a annoncé des rassemblements dans d'autres villes, notamment Lyon, Strasbourg et Saint-Etienne.
Antoine Boitel