France

«Décisions difficiles» du gouvernement face au Covid-19 : un reconfinement est-il à craindre ?

Après les inquiétudes exprimées par le Conseil scientifique, Emmanuel Macron a annoncé que des décisions seraient prises dès le 11 septembre concernant l'évolution de l'épidémie de Covid-19. Quelles pistes sont envisagées par le gouvernement ?

A l'occasion d'un point presse sur la situation sanitaire, le président du Conseil scientifique a qualifié le 9 septembre le niveau de l'épidémie de Covid-19 en France d'«inquiétant» et a expliqué que le gouvernement allait «être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles», d'ici huit à dix jours. Dans la foulée, Emmanuel Macron a annoncé le 10 septembre que des décisions sur le sujet seraient prises dès le lendemain. A quoi faut-il s'attendre ?

Eviter un reconfinement... pas exclu ?

Si le patron de l'instance consultative n'a pas préconisé une telle mesure durant son intervention, le scénario d'un reconfinement de la population a plusieurs fois été évoqué au sein du gouvernement ces dernières semaines.

Dans un entretien accordé à Paris Match le 19 août depuis son lieu de vacances à Brégançon, dans le Var, Emmanuel Macron avait par exemple écarté la possibilité d'un reconfinement à l’échelle nationale. «On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt […] Les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables», avait-il affirmé.

Une semaine plus tard, face à la progression des patients testés positifs au Covid-19 dans le pays, le Premier ministre Jean Castex avait lui aussi fait savoir que le gouvernement entendait tout faire tout faire pour éviter ce type de mesures.

Intervention au lendemain de laquelle le chef d'Etat a toutefois déclaré, lors d'une séance de questions-réponses à laquelle étaient conviés plusieurs journalistes, qu'un «reconfinement» n'était pas «totalement» exclu.

Mesures locales, stock de masques... Des alternatives au reconfinement général ?

Lors de son allocution du 27 août, le Premier ministre a déclaré que des «plans de reconfinement», «territoriaux ou globaux», étaient «prêts». «Notre système hospitalier est prêt aussi à une éventuelle nouvelle vague de patients, en terme de lits, masques, médicaments, réanimateurs», avait d'ailleurs souligné Jean Castex, tout en privilégiant à ce moment le port du masque obligatoire «dans tous les espaces fermés où se situent plusieurs personnes».

Sujet sur lequel était alors intervenu le ministre de la Santé Olivier Véran, avançant notamment l'objectif de l'Etat de constituer un stock d'un milliard de masques (800 millions de masques chirurgicaux, 200 millions de masques FFP2) dès la fin du mois de septembre.

La piste d'alternatives locales, évoquée par le chef du gouvernement, pourrait d'ailleurs s'appuyer sur l'expérience passée, selon laquelle des mesures ont déjà été prises dans certaines zones géographiques, en fonction des chiffres annoncés de l'évolution de l'épidémie. 

Le 25 août par exemple, le préfet de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur annonçait l'obligation du port du masque dans tout Marseille ainsi que la fermeture des bars et restaurants à 23h dans toutes les Bouches-du-Rhône.

Autre exemple, celui du département de la Mayenne qui, début août, n'a pas attendu un décret national pour rendre obligatoire le port du masque «dans tous les lieux publics» de 69 communes.

Toujours plus de cas positifs, baisse des entrées en réanimation

Selon les données publiées le 9 septembre par la Direction générale de la santé (DGS), plus de 8 000 nouveaux cas de Covid-19 ont été comptabilisés en France au cours des dernières 24 heures, un chiffre supérieur à celui des deux derniers jours, mais le nombre de patients entrés en réanimation a été moins élevé que la veille. 

En tout état de cause, le contexte contient toujours son lot d'incertitudes, notamment en ce qui concerne les capacités médicales du pays, en cas d'aggravation de la situation sanitaire. Lors de son intervention du 9 septembre, le président du Conseil scientifique a lui-même évoqué des modélisations mathématiques selon lesquelles certaines régions de France et en particulier la PACA, pourraient rencontrer des difficultés concernant l'offre de soins, notamment en termes de lits de réanimation.