Nouvellement élu au mois de juin dans une ville qui n'avait connu que des maires communistes depuis la seconde guerre mondiale, le socialiste Mathieu Hanotin semble résolu à changer l'image de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : la ville a récemment émis un arrêté pour proscrire l'usage de la chicha dans certaines zones de l'espace public, notamment de grandes artères, des espaces verts et aux abords des crèches, écoles, collèges, lycées et médiathèques.
Justification du maire auprès du Parisien le 29 août: «Peut-être que certains maires de droite [notamment celui de Béziers en 2018] prennent des arrêtés anti-chicha pour stigmatiser certaines catégories de la population... Pas moi ! Moi, je réponds à une réalité de terrain.»
On est dans une logique de reconquête de l'espace public
Le socialiste, connu pour son ancienne proximité avec «l'éléphant» Claude Bartolone, assure vouloir «empêcher les nuisances sonores liées aux attroupements de personnes fumant la chicha jusque tard dans la nuit».
Et de souligner : «Au motif de fumer la chicha un peu n'importe où, certains s'arrogent le droit de privatiser l'espace public jusqu'à pas d'heure. L'ancienne majorité avait capitulé sur ce point... Pas nous : on est dans une logique de reconquête de l'espace public. [...] Trente personnes autour d'une chicha, qui écoutent de la musique fort, alors que d'autres essaient de dormir, ce n'est plus possible.»
Une amende de 38 euros et une police municipale renforcée
Son cabinet a précisé au quotidien d'Ile-de-France : «Ceux qui sont gênés par les nuisances occasionnées par ces attroupements, ce sont bien les classes populaires qui habitent la ville, se lèvent tôt. Notre arrêté est là pour les défendre !»
Les contrevenants s'exposeront à une amende de 38 euros. La police municipale verra ses rangs grossir de près d'une trentaine d'agents d'ici l'hiver, selon les informations du Parisien, amenant les effectifs à 120 policiers.