France

Stupéfiants : l'amende forfaitaire de 200 euros est arrivée

La nouvelle amende forfaitaire pour détention de stupéfiants se généralise à tout le territoire le 1er septembre, alors que les Français sont les premiers consommateurs de cannabis en Europe.

Minorée à 150 euros sous quinzaine après verbalisation et majorée à 450 euros après 45 jours, la nouvelle amende forfaitaire de 200 euros pour détention de stupéfiants entre en vigueur le 1er septembre sur tout le territoire français après des tests dans les villes de Rennes, Reims ou encore Créteil.

Selon les informations de l'AFP, la période de test de cette nouvelle amende forfaitaire a mené à 545 verbalisations en seulement quelques semaines. En théorie, la nouvelle amende est prévue pour toutes les drogues, mais elle vise principalement le cannabis afin de lutter «contre les points de revente qui gangrènent les quartiers», ainsi que l'avait formulé Jean Castex en visite à Nice au mois de juillet.

Selon l'AFP, les Français sont les premiers consommateurs de cannabis en Europe et les troisièmes consommateurs de cocaïne, l'autre substance visée par cette nouvelle arme juridique dans l'arsenal des fonctionnaires et de la justice.

Selon un communiqué du procureur de la République de Rennes, une des villes tests, au 26 août sur 172 verbalisations relatives à cette amende forfaitaire, «70% des avis d’infraction [avaient] été transmis aux contrevenants dont 32% [s'étaient] déjà acquittés du paiement de l’amende.» Selon cette même source, une très grande proportion des amendes portaient sur le cannabis (166) et quelques unes sur la cocaïne (sept).

Au mois d'août, Gérald Darmanin a pris l'engagement que cette amende soit appliquée «partout en France, dans les quartiers de Créteil comme dans le XVIe arrondissement de Paris.» Le nouveau ministre de l'Intérieur a également estimé qu'il s'agissait d'une «technique qui consiste à tuer tout trafic de drogue.»

Un avis qui n'est pas partagé par Jean-Pierre Colombies, ancien commandant de police entré à la brigade des stups en 1985, et interrogé à ce sujet par RT France le 31 juillet : «L'évidence même montre qu'on ne cherche pas vraiment à s'attaquer au trafic. A qui appartiennent les terres où on cultive le cannabis venu du Maroc ? Si le gouvernement veut casser ce marché qu'il commence par se poser cette question. Il pourrait aussi se demander à combien de personnes profitent cette économie parallèle sur le territoire national, toute cette circulation de capitaux en liquidités... Et Jean Castex vient parler de proximité ? Mais ils pourront remettre de la proximité lorsqu'il y aura suffisamment de flics pour aller dans les quartiers, sinon il n'y a qu'un seul mot qui s'impose et c'est "bidon". En attendant, présenter la taxation du consommateur comme un outil de lutte contre le trafic est un mensonge. Ils font de l'affichage pour se donner bonne conscience.»