A une semaine de la rentrée scolaire, plusieurs personnalités politiques, majoritairement de l'opposition, ont réclamé des distributions gratuites de masques dans les collèges et les lycées, où son port sera obligatoire pour les élèves de plus de 11 ans, et les adultes, afin de lutter contre la propagation du Covid-19.
Là, il ne s'agit pas de fournitures scolaires. On est bien sur un masque qui est porté pour des raisons de santé publique
Des élus estiment que le masques n'est pas une fourniture scolaire
C'est en effet ce qu'a préconisé le député européen Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Yannick Jadot, le 25 août sur l'antenne de Franceinfo : «Les masques à l'école doivent être gratuits pour tout le monde.»
«Il faut que les écoles aient leurs stocks de masques et quand les gamins arrivent à l'école, ils ont un masque délivré par l'école, le collège ou le lycée», a ensuite exigé Yannick Jadot, en réclamant que le coût soit pris en charge par l'Etat et non par les collectivités locales.
Il a par ailleurs estimé que les écoles devaient «rouvrir», avant de souligner qu'«il y a beaucoup trop d'incertitudes pour les enseignants, avec un manque très lourd pendant ces vacances de recrutement dans l'Education nationale».
«A une semaine de la rentrée scolaire le coût des masques est un souci supplémentaire pour les familles», a déploré le député de La France insoumise (LFI) de la 3e circonscription de la Gironde, Loïc Prud'homme, sur Twitter. Avant d'ajouter : «Ce n'est pas une fourniture scolaire Jean-Michel Blanquer [ministre de l'Education nationale] mais un dispositif sanitaire d'intérêt général. Une seule option : les masques gratuits pour tous !»
De son côté, le député Les Républicains (LR) de l'Ain, Damien Abad, a demandé, ce 25 août sur Franceinfo, «la mise à disposition gratuite des masques dans les écoles, collèges et lycées, parce que les élèves n'ont tout simplement pas les moyens d’en acheter par eux-mêmes.»
«C'est le rôle du ministère de l'Education nationale de s'assurer d'une distribution gratuite des masques dans les écoles et dans les collèges, ça nous semble indispensable et nécessaire», a-t-il ensuite estimé à cette même occasion. En revanche, il «n'est pas favorable à la gratuité généralisée des masques pour l'ensemble de la population française».
«Là, il ne s'agit pas de fournitures scolaires. On est bien sur un masque qui est porté pour des raisons de santé publique», a déclaré le 24 août sur Franceinfo le député La République en Marche (LREM) des Landes, Lionel Causse. «A partir du moment où les masques seront obligatoires à partir de 11 ans, il me semble important que l'Etat assure la mise à disposition de ces masques, non seulement pour des raisons de justice sociale mais aussi pour garantir une protection de notre jeunesse», a-t-il ensuite plaidé sur BFM TV.
Le 23 août, Lionel Causse avait également soumis une proposition au gouvernement français visant à «fournir des masques à chaque collégien, chaque lycéen & chaque étudiant, [...] pour permettre à notre jeunesse de reprendre son chemin éducatif sans que cela ne pèse sur le budget familial».
«Si les masques sont obligatoires à l'école, ils doivent être gratuits. Car l'école dans notre pays est gratuite et obligatoire. Quel est le sens d'une décision qui ne s'applique pas ?», avait demandé le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, le 23 août lors de la 4e édition des universités d'été de LFI à Valence (Drôme).
Plusieurs élus communistes, dont le député de la 6e circonscription de Seine-Maritime Sébastien Jumel, ont fait la même demande dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Jean Castex d'après l'AFP.
Le Snuipp-FSU demande un renforcement du protocole sanitaire
De son côté, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), a annoncé, le 25 août, que le conseil régional d'Ile-de-France allait distribuer deux masques lavables en tissu aux 522 000 lycéens franciliens, dans le public comme dans le privé, et à chaque professeur durant la première semaine de la rentrée scolaire, toujours d'après l'agence de presse.
Le premier syndicat d'enseignants du primaire le Snuipp-FSU a quant à lui demandé le même jour un renforcement du protocole sanitaire qui encadre les conditions d'accueil des élèves afin d'assurer une «rentrée sereine».
Le masque est obligatoire pour les enseignants «mais ça ne suffit pas», a estimé devant la presse la co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, Guislaine David, reprise par l'AFP. Et de regretter : «Le point très important concerne la limitation du brassage entre les groupes d'élèves. Le protocole actuel recommande de les limiter, mais ne les interdit pas.»
Le masque obligatoire en classe dès la rentrée pour les collégiens et les lycéens pourra être fourni gratuitement au cas par cas. Soit aux familles «en grande difficulté», avait annoncé le 21 août le Jean-Michel Blanquer, tout en estimant que les masques faisaient partie «des fournitures de rentrée».