Emmanuel Macron a appelé le 12 août la Grèce et la Turquie à davantage de concertation pour apaiser les tensions en Méditerranée orientale, où il a annoncé un renforcement de la présence militaire française, selon l'Elysée.
Au cours d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, le chef de l'Etat a de nouveau fait «part de sa préoccupation au sujet des tensions provoquées par les décisions unilatérales de la Turquie en matière d’exploration pétrolière, qui doivent cesser pour permettre un dialogue apaisé entre pays voisins et alliés au sein de l'OTAN», indique la présidence dans un communiqué.
«Rappelant l'importance de régler les différends actuels par le dialogue», il «a souligné la nécessité d’une plus grande concertation entre la Grèce et la Turquie et a salué à cet égard l’initiative de médiation engagée par l’Allemagne», ajoute le texte.
«Afin de mieux apprécier la situation dans cette région de la Méditerranée et marquer sa volonté de faire respecter le droit international, le président a décidé de renforcer temporairement la présence militaire française en Méditerranée orientale dans les prochains jours, en coopération avec les partenaires européens, dont la Grèce», conclut le communiqué.
Selon un communiqué du ministère des Armées mis en ligne le 13 août dans la matinée, ce «renforcement temporaire s’appuiera d’abord sur une étape à La Sude, en Crète, le jeudi 13 août, de deux Rafale précédemment déployés à Chypre du 10 au 12 août pour un exercice». «Au plan naval [...] le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, en route pour porter assistance aux Libanais, a été rejoint cette nuit par la frégate Lafayette, qui a appareillé de Larnaca et a réalisé un exercice à la mer avec la marine grecque», est-il également souligné.
Toujours d'après le ministère, cette «présence militaire a pour but de renforcer l’appréciation autonome de la situation et d’affirmer l’attachement de la France à la libre circulation, à la sécurité de la navigation maritime en Méditerranée et au respect du droit international».
La découverte de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale ces dernières années a aiguisé l'appétit des pays riverains et renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, pays voisins et alliés au sein de l'OTAN, aux relations régulièrement ponctuées de crises.
La situation s'est détériorée le 10 août après le déploiement par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, dans le sud-est de la mer Egée, une zone de la Méditerranée disputée et riche en gisements gaziers. La marine grecque est également présente dans la zone pour «surveiller» les activités turques, selon Athènes.
Kyriakos Mitsotakis a assuré le 11 août que la Grèce ne chercherait pas à aggraver la tension, tout en prévenant «qu'aucune provocation ne resterait sans réponse».