France

Affaire Matzneff : Christophe Girard quitte son poste d'adjoint d'Anne Hidalgo

Des manifestants se sont rassemblés devant la mairie de Paris pour dénoncer la présence au poste d'adjoint à la culture de Christophe Girard, soupçonné d'avoir utilisé sa position pour soutenir Gabriel Matzneff. Il a finalement annoncé sa démission.

Christophe Girard a fait savoir à l'AFP, ce 23 juillet, qu'il avait pris la décision de quitter son poste d'adjoint à la Culture de la maire de Paris, Anne Hidalgo. «J'ai 64 ans, une vie de famille épanouie et de nombreux engagements culturels, politique et associatifs, et n'ai nullement envie de pourrir ma vie plus longtemps et de m'emmerder à me justifier en permanence pour quelque chose qui n'existe pas», a-t-il écrit dans un communiqué. 

«Dans le climat délétère général [...] où l'on piétine notre Droit et le Code pénal, et même si la manifestation de ce jour contre moi n'a rassemblé qu'une vingtaine de personnes, la première de mes priorités est qu'Anne Hidalgo, brillamment réélue Maire de Paris, puisse exercer son mandat sereinement», déclare encore Christophe Girard.

L'élide de Paris «prend acte de cette démission», «salue cette décision courageuse» et «lui renouvelle toute son amitié», selon son entourage interrogé par l'AFP. 

Manifestation pour exiger la démission de Christophe Girard, plus tôt dans la journée

Plus tôt dans la journée, des élus écologistes et des militantes féministes avaient manifesté devant la mairie de Paris pour réclamer la démission de Christophe Girard, entendu en mars dans l'enquête pour viols sur mineurs qui vise l'écrivain Gabriel Matzneff.

Cela envoie un signal extrêmement dur aux victimes de pédocriminalité

«Pas d'adjoints à la culture du viol», «Déni à la mairie de Paris», «Girard Démission», «Anne t'es sérieuse ?» : armés de pancartes et de slogans, les manifestants demandaient que Christophe Girard soit suspendu de ses fonctions mais également l'«ouverture d'une enquête de l'Inspection générale de la Ville de Paris».

Alix Béranger, l'organisatrice du rassemblement, et Aminata Niakaté, conseillère municipale EELV de Paris, se sont exprimées au micro de RT France. «Cela envoie un signal extrêmement dur aux victimes de pédocriminalité», a déploré Alix Béranger. «Il se dit l'ami de cet homme qui a bénéficié de soutien, de facilité financière, avant que Christophe Girard ne soit élu à la mairie de Paris, quand il travaillait pour Yves Saint Laurent ; mais depuis qu'il est à la mairie, il a pu soutenir Gabriel Matzneff à plusieurs reprises : soit financièrement, soit moralement, soit intellectuellement», a-t-elle ajouté.

«Aujourd'hui, ce que l'on réclame c'est une enquête des services de la ville», a fait savoir Amiante Niakaté, qui souhaitait la suspension de Christophe Girard de ses fonctions, parce qu'«on ne soutient pas la culture du viol et on envoie un très mauvais signal à toutes les féministes et à toutes les victimes».

Les enquêteurs avaient interrogé en mars Christophe Girard, secrétaire général de la maison Yves Saint Laurent entre 1986 et 1987, structure qui a apporté un soutien financier à l'écrivain Gabriel Matzneff dans les années 80 selon plusieurs récits. L'écrivain est visé par une enquête pour «viols sur mineurs» ouverte par le parquet de Paris après la publication en janvier du roman autobiographique de Vanessa Springora dans laquelle elle décrit la relation sous emprise qu'elle a entretenue, lorsqu'elle était mineure, avec l'écrivain.

L'avocat de Christophe Girard a annoncé qu'il allait déposer une plainte avec constitution de parties civiles pour diffamation publique.