Epidémie oblige, la célébration de la fête nationale ce 14 juillet est resserrée autour de la place de la Concorde, sans public, et met à l'honneur les militaires et civils mobilisés pendant la crise sanitaire. Le défilé aérien est en revanche maintenu.
Cette édition 2020 du 14 juillet débutera par un hommage au général Charles de Gaulle, dont la mémoire est célébrée cette année à l'occasion d'un triple anniversaire : le 130e de sa naissance, le 50e de sa mort, et le 80e de l'appel du 18 juin 1940. La cérémonie s'achèvera par un hommage plus large aux soignants, au son de la Marseillaise.
Pour assister à cette cérémonie très particulière, les Français devront allumer leur télévision. En effet, seuls quelque 2 500 invités seront présents sur place, dont 1 400 soignants et représentants de la société civile. Allemagne, Suisse, Autriche, Luxembourg seront symboliquement représentés, pour remercier ces pays d'avoir pris en charge dans leurs hôpitaux 161 patients français, quand les services de réanimation de l'est de la France étaient débordés.
«Le Ségur de la Santé est une imposture» : Manifestations à Paris et à Lyon
«Le 14 juillet, le président souhaitait faire défiler les soignants ? Chiche ! Nous défilerons en manifestation.» C'est par cet appel que le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) et cinq autres organisations, dont la CGT et l'association des médecins urgentistes de France, appellent à une journée d'action nationale ce 14 juillet. «A Paris, le cortège partira de République à 14h, pour prendre la Bastille !» peut-on lire sur le compte Twitter du SNPI.
A Lyon également, les personnels hospitaliers manifesteront à partir de 15h de la place d'Arsonval à la place Bellecour. Ailleurs dans le pays, les syndicats invitent les personnels soignants et les usagers à «se mobiliser avec des initiatives dans les hôpitaux [...] et dans les territoires».
Les syndicats estiment que le Ségur de la Santé est insuffisant, certains le qualifiant d'«imposture». Néanmoins, les accords salariaux dans le cadre de ces négociations ont été signés le 13 juillet. Ils octroient 8,1 milliards d'euros aux personnels hospitaliers. Ces «accords de Ségur» prévoient une enveloppe de 7,5 milliards pour les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et autres non médicaux (techniciens, agents administratifs...), avec à la clé une hausse de salaire de 183 euros net mensuels pour les salariés. Concernant les médecins, une enveloppe de 450 millions d'euros a été mise sur la table, destinée principalement à augmenter l'indemnité de «service public exclusif», versée aux praticiens qui s'engagent à ne travailler que dans les hôpitaux publics.
Mais si l'accord sur les personnels non médicaux a été signé par trois syndicats majoritaires: FO, la CFDT et l'Unsa, les deux autres syndicats représentatifs (CGT et SUD) n'ont pas souhaité le valider. Concernant les médecins, trois syndicats majoritaires ont également donné leur feu vert : l'INPH, le CMH et le Snam-HP. Mais les deux autres syndicats représentatifs (APH et Jeunes médecins) ont dénoncé des arbitrages «incompréhensibles» et un «simulacre de négociations».
Les Gilets jaunes pourront-ils manifester ?
Les Gilets jaunes, qui n'entendent pas se faire oublier, comptent eux manifester devant le siège de l’IGPN de 10 heures à midi, dans le XIIe arrondissement pour «réclamer des comptes» à la police des polices quant aux enquêtes sur la répression durant leurs innombrables mobilisations.
Selon un journaliste de RT France présent sur place, une centaine de Gilets jaunes, dont Jérôme Rodrigues, se sont retrouvés dans la matinée non loin du siège de la police des polices.
Un autre appel a aussi été diffusé pour manifester sur le Champ de Mars, entre 14 heures et 21 heures. Le secteur sera cependant fermé au public à partir de 16h en raison d'un concert de Radio France et du feu d’artifice tiré le soir à la tour Eiffel.
La préfecture a en outre publié un communiqué interdisant «tout rassemblement de personnes se revendiquant du mouvement des Gilets jaunes dans un périmètre comprenant la présidence de la République et le ministère de l'Intérieur».