France

«Ségur» : Jean Castex salue un moment «historique», deux syndicats jugent les accords insuffisants

Le Premier ministre Jean Castex a salué les accords salariaux signés dans le cadre du «Ségur de la santé», qui octroient 8,1 milliards d'euros aux personnels hospitaliers, évoquant un «moment historique» pour le «système de santé».

«Personne ne doit douter qu'il s'agit d'un moment historique pour notre système de santé», a déclaré le chef du gouvernement à l'issue de la cérémonie de signature de ces accords, organisée le 13 juillet à Matignon.

Des accords, conclus après sept semaines de négociation, qui profiteront à «tous les personnels hospitaliers», «quelle que soit leur catégorie, quel que soit l'établissement ou le service dans lequel ils travaillent», a-t-il ajouté.

Personne ne doit douter qu'il s'agit d'un moment historique pour notre système de santé

Selon le chef du gouvernement, qui s'exprimait aux côtés du ministre de la Santé Olivier Véran, les «accords de Ségur» sont «d'abord une reconnaissance considérable à l'égard de celles et ceux qui ont été en première ligne dans la lutte contre cette épidémie».

«Je n'ai pas de mal à dire qu'en ce sens, au-delà de la reconnaissance de leur action, il s'agit d'une forme de rattrapage par rapport à des années de retard ou chacune et chacun, et peut-être moi-même, a sa part de responsabilité», a-t-il insisté.

«Cet accord majoritaire, tant dans la fonction publique hospitalière que chez les médecins, comprendra aussi des dispositions relatives aux créations d’emploi. C'est une nécessité absolue. Notre objectif est clair : mieux travailler dans tous les établissements de santé», a-t-il posté sur Twitter dans la foulée, accompagné d'une vidéo le montrant en train de signer les accords.

Une hausse de salaire pour les personnels paramédicaux et non médicaux 

Les «accords de Ségur» prévoient une enveloppe de 7,5 milliards pour les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et autres non médicaux (techniciens, agents administratifs...), avec à la clé une hausse de salaire de 183 euros net mensuels pour les salariés. Concernant les médecins, une enveloppe de 450 millions d'euros a été mise sur la table, destinée principalement à augmenter l'indemnité de «service public exclusif», versée aux praticiens qui s'engagent à ne travailler que dans les hôpitaux publics.

Plusieurs syndicats n'ont pas signé l'accord

L'accord sur les personnels non médicaux a été signé par trois syndicats majoritaires: FO, la CFDT et l'Unsa. Les deux autres syndicats représentatifs (CGT et SUD) n'ont pas souhaité le valider.

Concernant les médecins, trois syndicats majoritaires ont également donné leur feu vert : l'INPH, le CMH et le Snam-HP. Les deux autres syndicats représentatifs (APH et Jeunes médecins) ont dénoncé des arbitrages «incompréhensibles» et un «simulacre de négociations». 

Ce protocole d'accord «constitue une avancée, mais il manque trop d'éléments pour qu'on puisse le signer», a affirmé lors d'une conférence de presse Jean-François Cibien, du syndicat Action praticiens hôpital (APH). «Ce sont les débuts de carrière qui sont sacrifiés, alors qu'ils sont l'avenir de l'hôpital», a ajouté Lamia Kerdjana, du syndicat Jeunes médecins.

Certains parlent, d'autres font. Le gouvernement fait

Côté politiques, l'accord a été salué par des élus de la majorité. La députée LREM Olivia Grégoire a notamment salué sur Twitter des «engagements forts pris durant la crise [Covid-19] et tenus dans les temps par le ministre [Olivier Véran]». «Certains parlent, d'autres font. Le gouvernement fait», a-t-elle écrit.

«Déception totale pour le [«Ségur de la santé»] qui laisse encore nos soignant-es en dessous du salaire médian européen», a déclaré pour sa part le député communiste et Secrétaire national du PCF Fabien Roussel. 

Olivier Véran promet des annonces «très fortes»

Ces accords salariaux, au cœur des discussions menées depuis fin mai sous la houlette de Nicole Notat, ne sont que l'un des volets du «Ségur de la santé», destiné à améliorer les conditions de travail des soignants et la prise en charge des patients.

Les trois autres volets, qui portent sur l'investissement et le financement des hôpitaux, la gouvernance, et l'organisation territoriale du système de soins, feront l'objet d'annonces «très fortes» dans les prochains jours, a assuré Olivier Véran.