Interrogé sur RTL ce 9 juillet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a souligné «avoir le droit à la présomption d'innocence», au sujet de la plainte pour viol dont il fait l'objet.
Si l'Elysée estimait que la plainte visant le désormais premier flic de France ne constituait «pas un obstacle à sa nomination», la nomination de Gérald Darmanin a été accueillie par des manifestations féministes à proximité de la place Beauvau. Les protestataires ont notamment scandé «Darmanin violeur, Etat complice» avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.
Ce 9 juillet, le ministre a déclaré : «Je ne commente pas les affaires de justice en général et pas la mienne depuis 3 ans en particulier. Je constate simplement qu'il y a eu trois décisions de justice, deux enquêtes préliminaires ont été classées sans suite et un non lieu rendu par deux juges d’instruction [...] alors il me semble qu'au bout de trois décisions de justice, on peut penser que j'ai le droit à la présomption d'innocence.»
Une femme nommée Sophie Patterson-Spatz accuse en effet depuis deux ans Gérald Darmanin de l'avoir violée en 2009.
Gérald Darmanin avait bénéficié d'un non-lieu en 2018 dans ce dossier, mais en 2019 la Cour de cassation avait finalement requis un réexamen de la validité du verdict. La cour d'appel de Paris avait finalement ordonné, le 9 juin, la reprise des investigations concernant cette accusation.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel n'avait donc pas suivi les réquisitions du parquet général estimant, selon une source judiciaire citée par l'AFP, que le juge d'instruction «ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire» pour refuser de relancer les investigations dans cette affaire en août 2018.
Mi-juin, les avocates de la femme qui accuse Gérald Darmanin de l'avoir violée en 2009 avaient dénoncé le soutien du gouvernement au ministre. Entendu en audition libre le 12 février 2018, celui-ci avait confirmé avoir eu une relation sexuelle avec Sophie Patterson-Spatz, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de la plaignante.