France

Le Sénat va lui aussi se doter d'une commission d'enquête sur la gestion de la pandémie

Le Sénat dominé par l'opposition de droite a voté à l'unanimité le 30 juin la création d'une commission d'enquête sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, s'ajoutant à celle de l'Assemblée nationale.

S'exprimant sur une demande du président du Sénat (Les Républicains) Gérard Larcher, la chambre haute du Parlement a voté à l'unanimité le 30 juin la création d'une commission d'enquête sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19.

Mise en place pour six mois, la commission aura un format élargi à 36 membres et entamera ses auditions dès juillet. Celles de l'Assemblée nationale sont déjà en cours, avec l'audition ce 30 juin de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Le président de la commission des Affaires sociales Alain Milon (LR), qui doit prendre sa présidence, a précisé à l'AFP vouloir entendre très rapidement le ministre de la Santé Olivier Véran et ses prédécesseurs. Pour Gérard Larcher, «il ne s'agit pas de régler des comptes, il s'agit de tirer des leçons». Selon l'exposé des motifs de la proposition de résolution votée à main levée, «cette crise d'une ampleur exceptionnelle a montré que notre pays n'était pas suffisamment préparé» et qu'«il est aujourd'hui essentiel de comprendre les causes de cette impréparation afin d'en tirer les leçons pour l'avenir». La commission d'enquête du Sénat pourra «concentrer ses travaux» notamment sur «les difficultés rencontrées par les personnels soignants», «l'analyse des pénuries constatées» ou encore «la situation spécifique» des Ehpad.

Les Français ont le droit de savoir

«Il y a eu plus de 30 000 décès et les Français ont le droit de savoir», a affirmé le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau pour qui la crise sanitaire «a révélé une terrible impuissance publique de la part de l'Etat, étouffé par la bureaucratie».

Selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles le 30 juin en fin de matinée, la pandémie a fait 29 813 morts en France.

«Il était du devoir des parlementaires de constituer [...] des commissions d'enquête afin de tirer le bilan de cette crise, pour proposer ensuite des améliorations», a déclaré la sénatrice Jocelyne Guidez (centriste). 

«Nous allons encore une fois tenir notre rang, comme dans d'autres épisodes politiques récents», a affirmé le président du groupe PS Patrick Kanner, dans une allusion à la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla, créée à l'été 2018.

Pour Jean-Claude Requier, président du groupe RDSE à majorité radicale, «ce qui importe surtout, c'est que le travail d'analyse en profondeur soit mené hors de toute polémique partisane, comme c'est inscrit dans l'ADN du Sénat, dans la seule finalité de préparer notre pays aux futures pandémies».

Du côté du groupe LREM, Noëlle Rauscent a déclaré : «Nous voulons une analyse approfondie, lucide, rigoureuse, objective, totalement transparente», soulignant que «la situation ne saurait être exploitée à des fins politiciennes».