Le second tour des élections municipales se tiendra le 28 juin, une première en période d'urgence sanitaire. Plusieurs règles du code électoral ont été adaptées pour limiter les risques de contamination au Covid-19 lors des opérations de vote.
Chaque bureau de vote devra notamment être équipé d'un point d'eau avec du savon ou du gel hydroalcoolique, et toutes les personnes présentes devront porter un masque. Pour les électeurs, il s'agira soit d'un masque «grand public», soit d'un masque chirurgical, et il pourra leur être demandé de le retirer pour permettre de les identifier.
De la même manière qu'au premier tour, les bureaux de vote devront être aménagés pour assurer une distance d'au moins un mètre entre chaque personne, et le nombre d'électeurs pouvant accéder simultanément dans un même bureau sera limité. Les personnes vulnérables auront en outre la priorité pour voter.
Pour les membres du bureau de vote – à savoir le président et ses assesseurs –, les scrutateurs, les électeurs assistant au dépouillement et, le cas échéant, les candidats et leurs délégués, il sera nécessaire de porter un masque «chirurgical», et là encore, de respecter les gestes barrières.
Par ailleurs, dans l'optique de limiter les échanges, la carte d'électeur ne devra pas être obligatoirement tamponnée après signature de la liste d'émargement. A noter également que les bulletins de vote qui avaient été imprimés pour le second tour, initialement prévu le 22 mars, restent valables le 28 juin, et ce même s'ils portent la date du 22 mars.
Procurations pour tenter de relancer la participation
Après un premier tour marqué par une participation très faible (44,6%) alors même que l'état d'urgence n'avait pas été décrété, et pour tenter de la relancer, les règles concernant les procurations ont été assouplies pour ce second tour. Tout électeur pourra ainsi être porteur de deux procurations, au lieu d'une jusqu'à présent, au sein d'une même commune. Pour la première fois également, les demandes de procurations pouvaient être recueillies dans des «lieux accueillant du public» listés par les préfets, et non plus seulement dans les commissariats, gendarmeries et tribunaux judiciaires.
Mais ces mesures seront-elles suffisantes pour convaincre les électeurs de voter ? Rien n'est moins sûr à en croire deux sondages distincts, aux résultats similaires : selon des études de l'Ifop et d'Odoxa, la participation plafonnerait à moins de 40%, soit un niveau comparable voire inférieur au premier tour.
Des résultats guère surprenants étant donnée la colère qui a traversé le pays après le premier tour des municipales, maintenu en dépit de la pandémie. Certains citoyens mobilisés pour l'organisation du scrutin avaient ainsi confié leur amertume à RT France, plusieurs d'entre eux ayant dans la foulée été testés positifs au Covid-19.
En plus des citoyens, des élus étaient également montés au créneau. Des maires battus, élus, réélus ou encore qui ne se représentaient pas se sont unis pour une même cause : faire annuler le premier tour des municipales. Dans un courrier adressé au président de la République, ainsi que dans une pétition, un collectif de près d'une centaine d'édiles avaient en effet demandé à Emmanuel Macron l'annulation du premier tour du scrutin dans toutes les communes, y compris celles ayant élu ou réélu une nouvelle équipe.