Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche ont annoncé, le 19 juin, avoir porté plainte contre le préfet de police de Paris Didier Lallement pour «mise en danger d'autrui» et atteinte au droit de manifester en novembre dernier, à la faveur du premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes.
Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche accusent notamment Didier Lallement d'avoir, par plusieurs moyens «illégaux», attisé les tensions et violences contre les manifestants lors du rassemblement du 16 novembre au départ de la place d'Italie à Paris (XIIIe). Ils lui reprochent d'avoir nourri la confusion et la colère du cortège en annonçant l'annulation de la manifestation alors que celle-ci avait déjà commencé. Ils lui reprochent aussi d'avoir ordonner aux forces de l'ordre d'encercler la place, de réprimer le rassemblement tout en l'empêchant d'aller vers la gare du Nord comme prévu. Ce qui, à l'arrivée, a fait de nombreux blessés.
Lors d'une conférence de presse à Paris, ils ont annoncé que leur avocat, maître Guillaume Martine, avait déposé plainte le 18 juin contre Didier Lallement auprès du procureur de la République de Paris pour «atteinte à la liberté individuelle par personne dépositaire de l'autorité publique», «entrave à la liberté d'expression, de réunion et de manifestation» et «mise en danger de la vie d'autrui».
La procédure soutenue par la LDH
«Nous voulons une enquête sur ce qui s'est passé ce jour-là», a souligné Guillaume Martine. Ils sont soutenus par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui dit avoir constaté ce jour là de «graves atteintes aux libertés» et «un recours disproportionné à la force publique». Une «stratégie d'intimidation et d'escalade de la violence» qui a fait «au moins 94 blessés» parmi les manifestants, journalistes ou passants, selon la LDH.
On a un exécutif qui choisit ses causes et en décidant quel mouvement a le droit ou non de manifester. C'est très grave
«Ce qu'il s'est passé ce jour-là est un triste condensé des méthodes de maintien de l'ordre» qui visent à «faire peur aux gens pour ne pas qu'ils reviennent manifester», a déclaré Priscillia Ludosky. De son côté, la préfecture certifiait avoir pris cette décision en raison d'«exactions et violences» observées chez les manifestants.
«On a un exécutif qui choisit ses causes et en décidant quel mouvement a le droit ou non de manifester. C'est très grave», a déploré Faouzi Lellouche. Ce dépôt de plainte intervient dans un contexte de tension et de manifestations contre les «violences policières», déjà dénoncées lors des manifestations de Gilets jaunes à partir de novembre 2018.