France

Jets de projectiles, voiture renversée... Heurts en marge de la mobilisation des soignants à Paris

Des heurts ont éclaté en marge de la manifestation des soignants à Paris : les forces de l'ordre ont essuyé des jets de projectiles et ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène. La préfecture a dénoncé des «casseurs» sans lien avec les soignants.

Des heurts ont éclaté entre des manifestants et des membres des forces de l'ordre en marge de la mobilisation des soignants dans la capitale, dans l'après-midi du 16 juin.

Au moment où le cortège des manifestants, parti du ministère de la Santé, arrivait sur l'esplanade des Invalides, plusieurs centaines de manifestants habillés en noir, selon l'AFP, ont mis le feu à du mobilier urbain et jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, aux cris de «tout le monde déteste la police». 

Les forces de l'ordre ont répliqué avec de nombreux tirs de gaz lacrymogène, puis des CRS ont lancé plusieurs charges, dans une atmosphère particulièrement tendue et confuse. «Des groupes violents tentent de faire dégénérer la manifestation pacifique des soignants», a twitté la préfecture de police, qui en a appelé «au calme et à la responsabilité des individus virulents». Dans une publication ultérieure, la préfecture a fait état d'une manifestation «gâchée par les exactions commises par des casseurs qui n’ont rien à voir avec les soignants».

Des images de ces violences ont été captées par notre journaliste Charles Baudry.

Comme on peut le voir sur les images du journaliste indépendant Jonathan Moadab, une voiture a été retournée et utilisée comme protection lors des heurts contre les forces de l'ordre.

«Un véhicule a été retourné et dégradé», a confirmé sur Twitter la préfecture de police, qui faisait état à 16h de 16 interpellations.

Des individus vêtus de noir s'en sont également pris à un car.

Au micro de notre reporter Lilaafa Amouzou, la figure des Gilets jaunes Jérôme Rodrigues, présent à la mobilisation, s'est désolé de ces violences et a estimé qu'il revenait aux forces de l'ordre «de faire la différence entre un soignant et ceux qui mettent en danger la manifestation».

De Paris à Montpellier en passant par Metz, Dunkerque et Bobigny, plus de 220 rassemblements étaient prévus ce 16 juin dans toute la France, dans le cadre d'une journée d'action organisée à l'appel d'une dizaine de syndicats et collectifs de soignants pour le sauvetage de l'hôpital public. Objectif : après le soutien massif de la population française aux soignants au plus fort de la crise du coronavirus, les manifestants entendent désormais obtenir des avancées pour les salariés des hôpitaux et des Ehpad, salués comme des «héros en blouse blanche» par le chef de l'État au début de l'épidémie. «Les discours lénifiants du gouvernement, les médailles en chocolat et les promesses de primes aléatoires et hypothétiques ne suffiront pas. Désormais il faut de véritables moyens humains et budgétaires pour la santé publique», avait prévenu la CGT dans un communiqué.