France

«Poncifs», «les mêmes obsessions», «il ment» : la sphère politique réagit au discours de Macron

L'allocution d'Emmanuel Macron sur l'après-coronavirus a fait réagir l'ensemble de la classe politique française. Du Parti communiste au Rassemblement national, les critiques visent aussi bien la forme que le fond du discours présidentiel.

Le président de la République française, Emmanuel Macron, s'est exprimé le 14 juin pour présenter ses projets de redémarrage du quinquennat, considérés comme la seconde phase du déconfinement, en pleine période de mobilisations sociales. Le tout, à moins de deux ans de l'échéance présidentielle.

Toutefois, cette 4e allocution présidentielle a fait réagir l'ensemble de la classe politique, de La France insoumise (LFI) au Rassemblement national (RN), notamment sur Twitter.

Discours bouffi d'auto-satisfaction, annonçant de manière floue des choses contraires

A gauche, le porte-parole du Parti communiste français Ian Brossat s'est indigné sur Twitter du discours du chef d'Etat, estimant que, pour lui, rien ne sera fait pour les plus précaires lors de l'après-Covid-19. 

Le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, promptement critiqué le discours du chef d'Etat : «Pluie de truismes, de mots volés et de poncifs. [Emmanuel] Macron saoule. Et il nous annonce qu'il nous dira la suite en juillet. Un feuilleton bavard continue.»

Alexis Corbière, député insoumis de Seine-Saint-Denis, s'est montré plus virulent à l'égard de l'allocution d'Emmanuel Macron : «Discours bouffi d'auto-satisfaction, annonçant de manière floue des choses contraires avec ce qu'il a fait depuis 3 ans, des mots volés à d'autres, déconfinement total sauf pour les rassemblements, bref aucune crédibilité. Un discours inutile qui fait perdre du temps.»

Au sein de la gauche, seul l'ancien Premier ministre Manuel Valls a estimé que le chef d'Etat a eu «des mots justes et importants» lors de son discours sur post-Covid-19, mettant en exergue une courte déclaration : «Nous perdons parfois le sens même de notre histoire. Nous devons nous unir autour du patriotisme républicain. La République n'effacera aucune trace, aucun nom de son histoire. Elle ne déboulonnera pas de statue.»

Oui au patriotisme & à l’indépendance mais avec de vraies convictions

A droite, le discours du président n'a guère plus été apprécié. Plusieurs personnalités de Les Républicains (LR) et du RN ont fait part sur Twitter de leur incrédulité avant de souligné le vide de l'allocution.

Le député LR du Loir-et-Cher Guillaume Peltier s'est indigné de la vacuité des propos d'Emmanuel Macron à la nation : «Que de mots. Ils furent si creux. Et même quand ils sonnèrent justes, plus personne ne vous croit, Emmanuel Macron ! Car vos promesses sont le strict contraire de votre bilan. Oui au patriotisme & à l’indépendance mais avec de vraies convictions.»

La députée européenne LR Nadine Morano a estimé que ce discours relevait surtout d'un exercice de communication. 

«L'Ile-de-France passe au Vert : une décision attendue et bienvenue. Maintenant le défi de la reprise est devant nous !», s'est réjouie, de son côté, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

Le président du groupe Les Patriotes, Florian Philippot, a quant à lui publié sur Twitter : «Bon toujours les mêmes obsessions, l’Europe, la décentralisation, etc. 20 minutes pour ne rien dire, si ce n’est afficher sa satisfaction de lui-même...»

Le député Debout la France de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, a axé ses remarques sur la gestion de la crise sanitaire par le chef d'Etat : «[Emmanuel] Macron vit dans un monde parallèle ! Comment peut-il être crédible alors qu'il ment sur le bilan de la crise (tous les Français qui pouvaient être soignés ne l'ont hélas pas été) et sur l'ampleur de son plan de relance économique (5 fois moins important qu'en Allemagne) !?»

Le membre du bureau national du RN, Jean Messiha, s'est attardé sur le «progressisme macroniste» qui serait, selon lui, la cause des maux français et non la solution : «Le progressisme macroniste a exacerbé plus que jamais le communautarisme, le séparatisme et les inégalités sociales. Mais [Emmanuel] Macron nous explique que c’est le progressisme qui va lutter contre ces 3 fléaux mortifères pour la France ? Il nous prend pour des demeurés ?»