Comme en témoignent les images d'un journaliste de RT France présent sur place, plusieurs dizaines de fonctionnaires de police se sont réunis dans la nuit du 13 au 14 juin devant l'Arc de Triomphe avec voitures et gyrophares pour manifester une nouvelle fois leur mécontentement après les annonces de Christophe Castaner.
«Les policiers jettent leurs menottes et brassards sur la place de l’Etoile», a-t-il témoigné.
Cette manifestation surprise a été organisée à l'appel de la Brigade anti-criminalité (BAC) parisienne de nuit. Dès minuit, les policiers ont entonné La Marseillaise.
«Nous attendions du ministre un geste de soutien et on a l'impression qu'il lâche les forces de l'ordre», a expliqué à la presse un policier manifestant en tenue.
Si le président de la République ne réaffirme pas un soutien total et plein, il faut s’attendre à ce que des actions de mes collègues se multiplient.
Le 12 juin, ce sont les syndicats de police qui avaient défilé sur les Champs-Elysées pour exprimer leur colère et réclamer d'être reçus par Emmanuel Macron. «Si le président de la République ne réaffirme pas un soutien total et plein, il faut s’attendre à ce que des actions de mes collègues se multiplient», a déclaré Yoann Maras, délégué syndical Alliance, dans l'attente de l'allocution du chef de l'Etat le 14 juin au soir.
Sur place, la maire du VIIIe arrondissement de Paris, Jeanne d’Hauteserre, est venue soutenir les policiers. «Ils ont besoin de considération et de soutien», a-t-elle déclaré au micro de RT France.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait reçu le 12 juin les syndicats policiers très remontés depuis ses récentes annonces, portant notamment sur la fin de l'utilisation de la technique d'interpellation dite «d'étranglement». Devant les syndicalistes, Christophe Castaner avait reconnu en outre «une connerie», «une maladresse» de langage concernant son intention de suspendre tout fonctionnaire en cas de «soupçon avéré» de racisme, selon les syndicalistes.
«Il y a une cassure créée par le ministre de l'Intérieur, il va devoir regagner la confiance de sa police. Cela va devoir passer par des discours forts et des garanties, mais changer de ministre de l'Intérieur, si on reste sur la même doctrine, ça ne fera pas avancer le débat», a encore estimé Yoann Maras.
Dans la journée, des milliers de personnes ont manifesté en France contre le racisme et les violences policières.