France

Les policiers manifestent leur colère à Paris après les déclarations polémiques de Castaner

Plusieurs organisations syndicales policières défilent unies à Paris après une réunion infructueuse à Beauvau le 11 juin. Christophe Castaner devra-t-il revenir sur ses dernières déclarations concernant la police nationale ?

Une intersyndicale réunissant plusieurs syndicats de police – particulièrement Alliance, l'Unsa-Police, Synergie-Officiers et le syndicat de commissaires SICP – a organisé une «action secrète» selon les termes employés la veille, sur des messageries utilisées pour correspondre entre policiers, messages auxquels RT France a pu avoir accès.

Cette action, incarnation physique de la colère policière qui gronde actuellement dans les commissariats avec des jeter de menottes au sol très médiatisés, a lieu dans un contexte particulièrement mouvementé : Christophe Castaner est parvenu à réunir les partenaires sociaux à Beauvau le 11 juin, mais ses propos concernant de possibles procédures après des «soupçons avérés» de racisme et de violence pesant sur les policiers nationaux, ainsi que la décision de ne pas empêcher certaines manifestations ou de retirer des gestes usités lors d'interpellation, ne passent décidément pas.

Dont acte : les organisations syndicales se sont coordonnées pour une marche qui part de la place de l'Etoile à Paris pour descendre les Champs-Elysées en direction du ministère de l'Intérieur.

«La police en a marre d’être stigmatisée et aujourd’hui les policiers sont des policiers républicains et en aucun cas racistes», explique Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance au micro de notre journaliste sur place Antoine Boitel.

«Symboliquement on va descendre les Champs-Elysées, on va le faire savoir au ministère et on va faire en sorte d’arrêter d’être stigmatisés [...] Les policiers ont besoin de respect et de considération et en aucun cas d’être traités de la sorte» ajoute-t-il.

Il demande également à Christophe Castaner de «revenir sur ses propos». «Monsieur Macron doit prendre la parole. On va demander à le voir et il doit faire en sorte de montrer une bonne fois pour toutes qu'il soutient les policiers. Pour l'instant on le trouve bien silencieux», conclut-il pour RT France.

Les policiers en colère ont effectué un point fixe au milieu de la plus belle avenue du monde, déployant une banderole «Pas de police pas de paix». Une centaine de policiers étaient présents dans le cortège.

Ils ont pas la suite débuté leur marche vers la place Beauvau d'après des images de notre journaliste sur place Charles Baudry.

Certains ont allumé des fumigènes de couleur bleu, rappelant la tenue policière.

Le cortège s'est arrêté pour effectuer une minute de silence en hommage à leurs collègues blessés ou tués en service.

Arrivés place Beauvau, les policiers ont entonné la Marseillaise.

Le rassemblement s'est terminé par une conférence de presse donnée devant les grilles du ministère de l'Intérieur au cours de laquelle les représentant syndicaux ont fait valoir leurs griefs. Interrogé par RT France, Fabien Vanhemelryck, regrette que pendant le confinement les policiers aient été «cités après les éboueurs. En terme d'image, la police s'est sentie salie, abandonnée et lâchée». 

De son côté, le secrétaire général d'UNSA Police, Philippe Capon, conteste la décision prise par Christophe d'abandonner la technique de «la prise par le cou», jugée trop dangereuse, et son possible remplacement par un pistolet à impulsions électriques (PIE). «Le [PIE] est une arme non létale mais comme toute les armes elle peut être dangereuse. C'est une arme qui ne remplacera aucune technique manuelle [...] L'exigence que nous avons chez UNSA Police est que le [PIE] soit couplé avec une caméra et que ce binôme [PIE]-caméra puisse fonctionner ensemble», souligne-t-il.