Le Défenseur des droits a annoncé ce 10 juin l'ouverture d'une enquête dans l'affaire Gabriel, selon l'AFP. Le jeune garçon de 14 ans avait été interpellé à Bondy, en banlieue parisienne, dans la nuit du 25 au 26 mai dernier, dans des circonstances troubles.
Gravement blessé à l’œil, Gabriel, qui tentait de voler un scooter lors de son interpellation, s'est vu prescrire 30 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Il accuse les policiers de l'avoir frappé alors que ces derniers affirment qu'il est tombé accidentellement lors de sa fuite.
«Il y avait trois garçons et une femme. Ils m’ont plaqué au sol, ils ont mis un genou sur ma tête, un genou sur mes épaules, ils m’ont mis les menottes. La femme qui est blonde tenait mes chevilles pendant qu’un agent barbu, assez gros, me donnait des coups de bottes dans la tête», avait relaté Gabriel, interrogé par le site d’informations Bondy Blog.
De leur côté, les forces de l'ordre assurent que l'adolescent a résisté vigoureusement lors de son interpellation.
«Comment Gabriel peut perdre trois incisives, souffrir de l'orbite de l’œil mais ne présenter aucune abrasion sur le nez ? Il va falloir que les policiers expliquent comment il a pu chuter tout seul», prévient de son côté Stéphane Gas, avocat de Gabriel, auprès de l'AFP. «Il s'agit d'une nouvelle affaire de violences policières qui a la particularité de viser un enfant de 14 ans qui pèse 40 kilogrammes et qui a face à lui quatre adultes, censés être des professionnels du maintien de l'ordre», poursuit-il.
Poussé par Emmanuel Macron à se saisir du sujet des violences policières, revenu sur le devant de la scène en France après le décès de George Floyd aux Etats-Unis, Christophe Castaner s'est dit, ce 8 juin, «troublé» par cette affaire sur laquelle le parquet de Bobigny a ouvert une enquête.