Patrick et Isabelle Balkany, anciennes figures de la droite française et édiles de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ont été condamnés ce 27 mai au matin en appel, respectivement à cinq et quatre ans de prison ferme, sans incarcération immédiate, pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.
La cour d'appel de Paris a alourdi la peine de l'ancien maire, condamné en outre pour «prise illégale d'intérêt», jugeant qu'il avait bénéficié d'avantages en nature dans le cadre d'un gros contrat immobilier de la ville. Le couple se voit aussi infliger dix ans d'inéligibilité et chacun des époux une amende de 100 000 euros.
La justice reprochait aux époux de 71 et 72 ans de n'avoir pas payé d'impôt sur la fortune (ISF) entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à 16 millions d'euros minimum, mais également d'avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014. Parmi la liste des avoirs qui auraient dû entrer dans le calcul de l'impôt, l'accusation et le fisc avaient notamment pointé une luxueuse villa Pamplemousse de Saint-Martin et un somptueux riad à Marrakech, que le couple nie avoir acheté. Les Balkany ont également été condamnés pour avoir sous-évalué la valeur du moulin qu'ils possèdent à Giverny (Normandie), ce dont ils se défendent, et d'avoir dépensé des sommes sans commune mesure avec leurs revenus connus, notamment sous forme d'espèces non déclarées.
La cour d'appel de Paris avait ordonné le 12 février la libération de Patrick Balkany, avant de rendre sa décision dans ce dossier de blanchiment de fraude fiscale aggravé. Elle avait autorisé la mise en liberté pour raisons de santé du maire LR de Levallois-Perret, incarcéré depuis le 13 septembre. Son épouse n'avait pas été emprisonnée à cette période, pour raisons médicales.