France

Une commémoration du 8 Mai très particulière en pleine épidémie

L'épidémie de coronavirus sévissant, Emmanuel Macron préside les commémorations dans un format restreint, en présence de politiques et militaires mais sans public, et il n'y a, localement, aucune cérémonie. Une organisation qui fait débat.

Vendredi 8 mai

Alors que cette année marque le 75e anniversaire de la victoire sur le nazisme, c'est la première fois que la traditionnelle cérémonie de l'Arc de triomphe du 8 Mai se déroule a minima, sans les traditionnelles remontée des Champs-Elysées et revue des troupes.

Aux côtés du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, sont présents ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, les présidents des deux assemblées Gérard Larcher et Richard Ferrand, le Premier ministre Edouard Philippe, la ministre des Armées Florence Parly et la secrétaire d'Etat Geneviève Darrieussecq, ainsi que la maire de Paris Anne Hidalgo. Les armées sont représentées par leurs plus hauts responsables, dont le chef d'état major François Lecointre.

D'une durée de 45 minutes, la cérémonie débute par un dépôt de gerbe devant la statue du général de Gaulle sur les Champs-Elysées. Suit la cérémonie solennelle sous l'Arc de triomphe qui, tout en respectant son déroulé traditionnel, a été «adaptée pour respecter les mesures sanitaires», selon l'Elysée. C'est le cas notamment pour le dépôt de gerbe ou le ravivage de la flamme du Soldat inconnu qu'effectue Emmanuel Macron, en présence d'un seul porteur de drapeau. La place de l'Etoile est déserte, sans tribune pour les représentants d'institution ni pour la presse. En parallèle, l'Etat a décidé d'annuler les cérémonies locales de commémoration.

Une décision qui a été reçu de manière mitigée par les différentes associations d'anciens combattants. Le président de l'association Souvenir français, Serge Barcellini avait ainsi réagi auprès de RT France : «Je rappelle que le 8 mai 1945, nous sommes sortis du nazisme, et le 9 mai a été créée l'Europe. Il faut veiller à ce que la période actuelle ne fasse pas disparaitre le socle du vivre ensemble, le 8 Mai en est une des composantes.»

Le 24 avril, le président de l'Union française des associations de combattants et victimes de guerre, Dominique Lépine, avait pour sa part réagi différemment, acceptant l'entorse à la tradition : ««C’est très difficile pour le gouvernement, qui est aussi en charge de la santé publique. Il est risqué de réunir du public en ces temps d'épidémie.»