France

Lycéens interpellés en 2018 à Mantes-la-Jolie : une enquête ouverte pour «torture sur mineur»

Six mois après la plainte de l'un des jeunes lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie lors de heurts en marge d'une manifestation étudiante en 2018, une enquête a été ouverte, notamment pour «torture sur mineur de 15 ans» et «violence aggravée».

Un juge va enquêter sur des accusations de «torture par personne dépositaire de l'autorité publique», six mois après la plainte de l'un des jeunes interpellés à Mantes-la-Jolie (Yvelines) en décembre 2018, lors de heurts en marge de contestations lycéennes, a appris l'AFP de sources concordantes, le 4 mai.

Voilà une classe qui se tient sage

Âgés de 12 à 21 ans, 151 jeunes avaient été mis à genoux, tête baissée, mains sur la tête et tenus en respect par des policiers, certains pendant plusieurs heures. «Voilà une classe qui se tient sage», avait commenté un policier filmant la scène, dont la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux avait provoqué un tollé.

La plupart de ces jeunes avait été placés en garde à vue puis relâchés avec un rappel à la loi.

«La première chose qu'on va demander, c'est l'audition des 151 lycéens en qualité de témoins»

Cette ouverture d'information judiciaire fait suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée contre X début décembre 2019 par l'un des jeunes, selon les propos de son avocat Arié Alimi à l'AFP. Ce dernier a précisé que la désignation d'un juge d'instruction avait été requise en mars par le parquet de Nanterre.

L'enquête est également ouverte pour «torture sur mineur de 15 ans, atteinte arbitraire à la liberté par personne dépositaire de l'autorité publique, violence aggravée» et «diffusion sans son accord d'une personne identifiable menottée et mise en cause pénalement», a ajouté le parquet.

Après les faits, plusieurs familles et le syndicat lycéen UNL avaient aussitôt porté plainte pour «violences policières» mais l'enquête préliminaire, confiée à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la «police des polices», avait débouché sur un non-lieu en juillet 2019. 

L'UNL et un collectif de familles avaient donc décidé de redéposer plainte avec constitution de partie civile pour obtenir l'ouverture d'une instruction. C'est désormais chose faite pour au moins l'un des plaignants.

«La première chose qu'on va demander, c'est l'audition des 151 lycéens en qualité de témoins», a annoncé Arié Alimi, qui défend les intérêts d'une quinzaine d'entre eux.