Joachim Son-Forget (Valeur absolue, parti centriste, Macron-compatible) s'est une nouvelle fois fait remarquer, en empruntant, le 18 avril, l'identité d'Emmanuel Macron sur Twitter, tout en gardant le macaron bleu rendant «certifié» le compte.
Connu pour ses extravagances et provocations, le député ex-La République en marche (LREM) fut l'auteur de nombreux tweets, parfois retweetés par son ami et ex-conseiller d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla. Il a notamment évoqué une conversation imaginaire avec le président américain Donald Trump : «Je viens de parler avec Donald Trump. Nous sommes parfaitement d’accord, il faut que les Chinois arrêtent de nous prendre pour des jambons avec leur histoire de pangolin.»
Il a également annoncé que l'actuel ministre de l'Intéreur, Christophe Castaner était nommé ambassadeur en Chine.
Il a eu aussi un petit mot pour l'un des proches d'Emmanuel Macron, Jean-Pierre Chevènement : «Jean-Pierre Chevènement est de bon conseil mais il est trop vieux pour être Premier ministre, mais aussi pour être un boomer, tant mieux.»
Il a même été parfois insultant, dans ses réponses, en tentant d'utiliser, malgré tout, l'humour.
Sans surprise, cette attitude n'a pas été appréciée par ses anciens collègues de La République en marche. Le député LREM Jean-Baptiste Moreau envisagerait que le trublion puisse être placé dans un «asile psychiatrique» : «Mon pauvre Joachim Son-Forget je crois que ta place est définitivement à l'asile psychiatrique et pas au palais Bourbon que tu déshonores tous les jours.»
La députée Macron-compatible Agnès Firmin Le Bodo (Agir) demande que le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand «statue sur ce comportement inacceptable» : «Urgent Richard Ferrand statue sur ce comportement inacceptable. Suis députée et fière de l’être, marre de ces comportements irresponsables, de ces "blagues" plus que douteuses de Joachim Son-Forget qui décrédibilisent la fonction politique. Plus que jamais nous devons être responsables.»
Le projet Arcadie, qui contrôle la vie parlementaire, a expliqué que ni l'Assemblée nationale ni Richard Ferrand ne pouvait «sanctionner», Joachim Son-Forget pour ce «pétage de plomb» : «[Message de service] Oui, Son-Forget a de nouveau pété les plombs. Oui, c'est récurrent depuis Noël 2018. Non, l'Assemblée nationale ne peut pas le sanctionner, ni Richard Ferrand. Oui, c'est navrant.»
Après avoir utilisé pendant plusieurs dizaines de minutes l'identité d'Emmanuel Macron, Joachim Son-Forget a retrouvé son profil original. Il assure alors qu'il a pu récupérer le téléphone qui lui «avait été subtilisé par mégarde» et qu'il a donc été victime d'un «piratage», tout en «trouvant assez drôle» les tweets, «en regardant ce qui s’est passé» : «J’aurais presque pu le faire moi-même si j’en avais eu l’idée, rien de grave !»
Néanmoins, tout porte à croire qu'il s'agit d'une énième opération de communication du député. Quelques minutes après l'«affaire», il a épinglé sur son compte, un article de lui le présentant comme un député «en marge».