Rétropédalage ou communication manquant de clarté ? Edouard Philippe a en effet semblé contredire sa ministre du Travail le 17 mars sur France 2 au sujet des licenciements durant la crise sanitaire du Covid-19 : «Interdire de licencier, je ne crois pas que nous en arrivions là. Ce que nous voulons faire, c'est qu'il ne soit pas utile de licencier, [et] essayer de faire en sorte que nos entreprises puissent continuer [à exister] de façon à pouvoir poursuivre, le moment venu [après la crise, leur] activité.» Le Premier ministre a poursuivi, jugeant que «l'interdiction administrative des licenciements, comme elle a pu exister, [n'a jamais été] une solution satisfaisante».
Or, selon une information des Echos du 16 mars, la ministre du Travail Muriel Pénicaud aurait affirmé à peu près l'inverse auprès des leaders des organisations patronales et syndicales, lors d'une conférence téléphonique : «Pendant la période actuelle, c'est zéro licenciement.» L'un des participants à cette réunion a confié au quotidien économique que Muriel Pénicaud avait par ailleurs sollicité les partenaires sociaux et patronaux «pour faire remonter les informations localement aux Direccte [services extérieurs de l'Etat qui gèrent les plans sociaux] et, pour les plus grandes entreprises, directement à son cabinet» en cas de projet de licenciement.
La sauvegarde des entreprises, l'une des priorités du gouvernement
Le chef du gouvernement a en outre affirmé le 17 mars que l'Etat allait cibler «l'aide à l'entreprise, l'aide aux salariés» pour que chaque entreprise puisse «être préservée». Il a d'ailleurs averti qu'il allait «y avoir beaucoup de menaces» sur les entreprises de toute taille.
«Nous voulons éviter ce qui a été observé en 2008 : il avait été très difficile de sauver un certain nombre d'entreprises et on avait mis beaucoup de temps à repartir», a-t-il exposé.