France

Bouffée de violences à la prison de Grasse après l'annonce de mesures anti-coronavirus

La décision des autorités françaises de suspendre l'accès aux parloirs des prisons a provoqué un début de mutinerie dans la maison d'arrêt de Grasse, rapidement calmé. L'opération a mobilisé la police de la ville, des CRS, des gendarmes et le RAID.

Entre 50 et 100 détenus de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes) ont protesté, ce 17 mars, contre l'arrêt des parloirs pour empêcher la propagation du coronavirus, provoquant un début de mutinerie selon le syndicat FO, rapidement calmé selon l'administration.

«Ils ont réussi à réunir les cours de promenade des bâtiments A et B, en cassant des portes d'accès et sont sortis des cours de promenade pour accéder à des zones intermédiaires d'où ils ont jeté des projectiles sur les forces de sécurité», a précisé à l'AFP Philippe Abime, secrétaire régional de FO pénitentiaire.

«Ils ont dégradé des grillages et il y a eu un feu de guérite sans gravité. Le calme est cependant revenu et les détenus ont réintégré leurs cellules», a assuré de son côté en début d'après-midi la direction interrégionale des services pénitentiaires.

Police, CRS, gendarmes et RAID mobilisés

L'opération a mobilisé la police de Grasse, des CRS, un peloton de gendarmerie, le RAID et des renforts de sécurité venus de Marseille.

«Les détenus pensaient que l'administration allait également interrompre les promenades ou la livraison des colis, ce qui est faux», a précisé Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.

Les incidents ont débuté «sur les coups de 10h», selon Philippe Abime et n'ont pas fait de blessé selon lui parmi le personnel et les forces de sécurité. Les détenus protestaient contre «l'arrêt des parloirs à cause du coronavirus décrété car sinon c'est toute la prison qui risque d'être contaminée». «La mesure a été prise sans mesures complémentaires comme ça se fait d'habitude», a déploré le responsable de FO, évoquant pour sa part deux départs de feu sans gravité.

Environ 675 détenus sont incarcérés à la prison de Grasse pour 574 places.

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé ce 17 mars dans un message adressé aux agents du ministère de la Justice que l'accès aux parloirs des prisons françaises pour les familles était suspendu «pour les 15 prochains jours», une mesure qui doit prendre effet à compter du 17 mars.

En Italie, la suppression des parloirs avait entraîné des mutineries violentes, qui ont fait plusieurs morts parmi les détenus.