France

Municipales : un taux d'abstention record pour le premier tour, sur fond de coronavirus

Dans une France à l'arrêt pour tenter de lutter contre la pandémie de Covid-19, les bureaux de vote étaient ouverts pour le premier tour des élections municipales. Le scrutin a été marqué par une abstention record.

Lundi 16 mars

A Lyon, Strasbourg ou encore Grenoble, les candidats écologistes se mettent en position d'être élus. Yannick Jadot appelle à maintenir ces bons résultats.

Evoquant la crise du coronavirus, l'équipe d'Agnès Buzyn annonce que la candidate investie par La République en marche après le retrait de Benjamin Griveaux, «arrête» sa campagne pour les municipales à Paris (où elle est arrivée en troisième position au premier tour). L'ancienne ministre appelle en outre tous les colistiers et militants de son parti à «rester chez eux», selon l'AFP.

«Compte tenu de l'aggravation rapide de la situation sanitaire et de la situation dans les hôpitaux, j'arrête la campagne du deuxième tour», écrit dans une lettre Agnès Buzyn. «Elle arrête sa campagne, ça ne veut pas dire qu'elle retire sa candidature», a nuancé son entourage. 

Dans un article publié ce 16 mars, le quotidien Le Parisien met en avant une carte présentant les taux d'abstention lors du premier tour des élections municipales 2020 à Paris, par arrondissement. 

Tout d'abord, un Parisien sur deux ne s'est pas déplacé pour aller voter. Ensuite, les habitants des arrondissements périphériques se sont bien plus abstenus que ceux des arrondissements centraux. En effet, le XIXe arrondissement de la capitale, avec avec 63,6%, présente le taux d'abstention le plus élevé. En revanche, le Ve arrondissement de Paris affiche le plus faible taux d'abstention avec 52,7%.

La candidate écologiste Jeanne Barseghian (EELV) a pris le large le 15 mars à l'issue du premier tour des municipales à Strasbourg, devançant de 8 points le Marcheur Alain Fontanel, longtemps considéré comme le grand favori de ce scrutin.

«C'est un très beau score pour l'écologie à Strasbourg», a déclaré à l'AFP la juriste de 39 ans, qui partait avec un fort handicap de notoriété, soulignant toutefois que cette élection s'était déroulée dans un contexte de «grave» crise sanitaire. 

Avec 27,87%, Jeanne Barseghian (EELV) devance ainsi largement Alain Fontanel (LREM, 19,86%), au coude-à-coude avec Catherine Trautmann (PS, 19,77%), tous deux étant suivis de près par la liste LR de Jean-Luc Vetter (18,26%).

Quant à la liste du RN, emmenée par Hombeline du Parc, elle est loin d'être en mesure de se qualifier pour le second tour avec 6,27% des suffrages, loin aussi du score du FN au premier tour des municipales de 2014 (10,94%).

«Plus de deux parisiens sur trois ont exprimé aujourd'hui un souhait de changement», a déclaré le 15 mars Agnès Buzyn, la candidate LREM à la mairie de Paris, arrivée troisième du premier tour des municipales avec 17 à 18% des voix, selon les estimations.

«Paris est à la croisée des chemins, nous le sentons tous», a déclaré la représentante de la majorité présidentielle. Et de continuer : «Pour répondre à ce désir de changement, je tends la main à ceux qui partagent les mêmes objectifs. Ce qui nous rassemble est tellement plus important que ce qui nous divise.»

Selon les premières estimations, la maire sortante socialiste Anne Hidalgo, arriverait largement en tête du premier tour à Paris avec 30% des intentions de vote. La candidate LR Rachida Dati serait deuxième (22%), Agnès Buzyn troisième. Suivraient l'écologiste David Belliard (entre 11 et 12%) et le candidat dissident En Marche, Cédric Villani (entre 6,7 et 8%).

«Une erreur a été commise et il convient de la réparer» : le maire sortant de Lyon Gérard Collomb (LREM) a pris acte le 15 mars au soir de «la poussée» écologiste aux municipales, tout en attribuant le score décevant de son camp aux divisions au sein d'En Marche.

En effet, selon des estimations encore provisoires le 15 mars au soir, l'écologiste Grégory Doucet, un novice en politique, arrive en tête à Lyon (avec 28,3% des voix) devant Etienne Blanc (LR, 16,5%) et le candidat de Gérard Collomb, Yann Cucherat (LREM, 14,8%).

Le maire sortant de Bordeaux, Nicolas Florian (LR), est arrivé de justesse en tête du premier tour des élections municipales, avec 34,56% des voix, devant l'écologiste Pierre Hurmic (34,38%), selon des résultats définitifs communiqués par la mairie. 

Robert Ménard (soutenu par le RN) a été réélu au premier tour à Béziers avec 68,7% des voix selon la préfecture. 

À Bordeaux: le maire sortant Nicolas Florian (LR) affirme être en tête du 1er tour. «L'équipe et la liste que je mène est en tête au soir du premier tour», a-t-il déclaré. Des estimations mettaient précédemment l'écologiste Pierre Hurmic (EELV) devant lui. 

Dimanche 15 mars

À Toulouse le maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR-LREM) est élu avec 36,18% des voies devant Antoine Maurice (EELV, 27,56%) et Nadia Pellefigue (PS, 18,53%).

La candidate de l'union de la gauche Michèle Rubirola a créé la surprise dimanche en devançant sa rivale LR Martine Vassal à Marseille, où le maire Jean-Claude Gaudin quitte le pouvoir après 25 ans aux manettes de la deuxième ville de France.

A la tête d'une liste baptisée Printemps marseillais regroupant notamment le Parti socialiste, le Parti communiste et des mouvements citoyens, Mme Rubirola a obtenu sur l'ensemble de la ville, où le vote est divisé par secteurs, 23,4% des suffrages contre 22,3% pour Mme Vassal qui était soutenue par M. Gaudin.

Le maire sortant de Beaucaire (Gard) Julien Sanchez (RN) a annoncé sur les réseaux sociaux sa réélection au premier tour avec 59,1% des voix. 

À Grenoble (Isère) le maire sortant Eric Piolle (EELV/LFI/PCF) est largement en tête avec 46,67% des voix.

À Paris Anne Hidalgo (PS, 30,2%) devancerait largement Rachida Dati (LR, 22%) et Agnès Buzyn (LREM, 17,6%) selon Ipsos. 

Estimant que «le second tour n'aura manifestement pas lieu compte tenu de l'aggravation prévisible de l'épidémie» de coronavirus, Marine Le Pen a réclamé de considérer comme «acquises les nombreuses élections qui ont vu les candidats élus au premier tour et reporter les autres».

La présidente du Rassemblement national a suggéré de reporter le second tour à «dans quelques mois quand l'épidémie sera jugulée». «L'heure n'est pas à la politique [...] L'heure est à la guerre sanitaire, et chaque heure compte», a-t-elle ajouté.

Lyon : L'écologiste Grégory Doucet (EELV) atteint la tête du premier tour des municipales avec un score sans précédent de 28,46%, devançant Etienne Blanc (LR, 17,01%) et Yann Cucherat (LREM), qui n'a pu dépasser les 14,92%.

A Bordeaux, Nicolas Florian (LR) a recueilli 34,56% des voix, devant l'écologiste Pierre Hurmic, 64 ans, allié à la gauche (34,38%).

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé qu'il réunirait «à nouveau en début de semaine» les experts scientifiques et «les représentants des forces politiques» afin de prendre une décision sur la tenue du second tour des municipales le 22 mars, menacé par la crise du coronavirus.

L'ancien sénateur et maire de Fréjus David Rachline (RN) a été réélu avec 50,60% des voix.

Le ministre de la Culture Franck Riester a annoncé la victoire dès le premier tour de sa liste avec 58,85% des voix. 

«Avec Laurence Picard et toute l'équipe, nous serons à la hauteur de leur confiance», a assuré le ministre. 

Le député LFI François Ruffin a demandé, ce 15 mars, le report du second tour des élections municipales, avant les résultats d'un premier tour marqué par une abstention record en raison de l'épidémie de coronavirus.

«Je veux le faire avant de connaître des résultats: je demande le report du second tour. Avec une abstention record, avec une campagne impossible… le maintenir serait mauvais pour la santé des citoyens, mais aussi pour celle de la démocratie», a twitté le député vers 19h.

La maire PS sortante de Denain (Nord) Anne-Lise Dufour-Tonini a été réélue au premier tour devant le député RN Sébastien Chenu.

Le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin est élu au 1er tour (60,88%) à Tourcoing (Nord).

A Besançon (Doubs), l'écologiste Anne Vignot (EELV, 31,1%) devancerait Ludovic Fagaut (LR, 24,1%) selon des estimations citées par l'AFP. 

À Lille, Martine Aubry (PS, 29,80%) a devancé Stéphane Baly (EELV, 24,53%) et Violette Spillebout (LREM, 17,53%).

Steeve Briois (RN) est réélu dès le premier tour à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) avec 73,95% des voix.

Edouard Philippe (43,60%) a devancé Lecoq (PCF, 35,88%) au Havre (Seine-Maritime).

Louis Aliot (RN, 35,66%) est en tête devant Pujol (LR, 18,44%) à Perpignan. 

Le taux de participation à 17h en France métropolitaine est de 38,77%, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Cela représente 16 points de moins qu'en 2014, selon l'AFP.

Certains départements sont davantage touchés par l'abstention que les autres : dans l'Oise, l'un des premiers foyers de contamination du territoire, le taux de participation a ainsi chuté de 59,21% il y a six ans à 41,25%. Le Nord enregistre 21,5 points de moins et les Bouches-du-Rhône plus de 24 points de moins qu'en 2014.

L'ancienne ministre de la Santé et candidate pour le parti présidentiel à la mairie de Paris depuis le retrait de Benjamin Griveaux, Agnès Buzyn, s'est rendue dans son bureau du Vème arrondissement de la capitale dans la matinée.

Le secrétaire national d'EELV, Julien Bayou, a lui aussi voté dans la capitale.

Le député de Paris et délégué général de LREM, Stanislas Guerini, a voté à Paris, louant sur Twitter des «conditions de sécurité sanitaire [...] assurées grâce à la formidable mobilisation des maires et des citoyens».

Le maire sortant de Béziers (Hérault), Robert Ménard, qui se présente pour un second mandat, a voté aux alentours de midi à l’école Mairan de Béziers, selon des clichés de nos confères du Midi Libre.

Jean Messiha, membre du bureau national du RN, s’est rendu aux urnes drapé d’une veste au liseré tricolore.

Rachida Dati, candidate LR à la mairie de Paris, a voté dans la matinée, demandant aux électeurs de «bien respecter les consignes sanitaires».

Le candidat à la mairie de Paris et député de l'Essonne, Cédric Villani, s'est lui rendu dans son bureau de vote dans la matinée.

La maire sortante de Paris, Anne Hidalgo, candidate à sa propre succession, s'est déplacée tôt dans la mâtinée pour voter, accompagnant la vidéo mise en ligne sur son compte Twitter d'un message afin de rassurer les Parisiens sur l'organisation du scrutin : «Les bureaux de vote sont ouverts depuis 8h. Tout est fait pour vous permettre de voter dans les meilleures conditions. Un grand merci à tous les présidents, assesseurs et agents municipaux mobilisés toute la journée.»

La candidat soutenu par le Rassemblement national à la mairie de Perpignan, Louis Aliot, a voté en début d'après-midi.

Le ministère de l'Intérieur annonce un taux de participation à 12h en France métropolitaine de 18,38 %. Il s'agit d'un net recul par rapport au précédent scrutin municipal. Le taux de participation à midi en métropole s'établissait alors à 23,16%.

Marine Le Pen a également voté à Hénin-Beaumont.

Adrien Quatennens (LFI) a lui aussi été effectuer son devoir citoyen.

Edouard Philippe a voté au Havre.

Les bureaux de vote ont ouvert dans toute la France métropolitaine pour le premier tour du scrutin municipal qui se tient ce 15 mars, alors que le pays est paralysé à cause du coronavirus.

Et pour cause, le 14 mars, le Premier ministre, Edouard Philippe, a ordonné la fermeture à partir de minuit de tous les «lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays», générant une certaine anxiété dans la population en raison de cette situation de crise sans précédent. Pourtant, quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron faisait savoir que les élections municipales ne seraient pas reportées (malgré certains appels en ce sens), mesure qui avait un temps été envisagée par l'exécutif.

Au moment où le Premier ministre demandait «calme» et «civisme» aux Français, de nombreux maires faisaient part, le 14 mars au soir, de démissions en masse des assesseurs prévus pour le scrutin. En théorie, les édiles ont cependant la faculté de réquisitionner des conseillers municipaux pour assurer la régularité des opérations électorales.

Quelque 47,7 millions d'électeurs, dont 330 000 ressortissants de l'Union européenne, sont appelés aux urnes pour ce premier tour de scrutin.