France

Coronavirus : la privatisation d'ADP exclue «dans l'immédiat», selon le gouvernement

Sibeth Ndiaye a confirmé que sur le court terme, il n'y aurait pas de privatisation des Aéroports de Paris. Une victoire temporaire pour les opposants à ce projet, mobilisés depuis des mois, puisque le gouvernement invoque la conjoncture économique.

Est-ce une victoire pour les opposants à la privatisation des Aéroports de Paris ou un simple répit ? Le gouvernement a confirmé le 11 mars un recul sur ce projet controversé, justifiant sa décision par un contexte économique plombé en grande partie par l'épidémie de coronavirus.

Les conditions actuelles de marché ne sont «pas du tout favorables» à une quelconque opération de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), a ainsi déclaré la porte-parole du gouvernement français Sibeth Ndiaye, à la veille de la date limite du recueil des signatures des opposants au projet. Ceux-ci demandaient l'organisation d'un référendum à ce sujet.

«En tout état de cause, l'instabilité actuelle des marchés montre que les conditions de marché ne sont pas du tout favorables à une quelconque opération de privatisation et en particulier en ce qui concerne ADP», a-t-elle dit lors du compte rendu du conseil des ministres.

Sibeth Ndiaye confirme de fait une information parue dans la matinée sur le site internet de Marianne. Une source gouvernementale «bien placée», expliquait en effet au magazine les raisons de ce choix : «S’il n’y avait pas de crise économique et si les conditions de marché étaient parfaites, nous engagerions cette privatisation demain. La situation n’est pas celle-là. Il y a un million de signataires et les conditions de marché ne sont pas réunies.»

«Compte tenu des conditions de marché, de toutes façons, nous serions un bien mauvais gestionnaire si nous faisions le choix immédiat de céder les actifs et nos participations dans ADP», a ajouté la secrétaire d'Etat.  Sollicitée par l'AFP, la direction du groupe Aéroports de Paris n'a pas souhaité faire de commentaire sur cette annonce.

En décembre 2019, le cap du million de signataires pour le projet de référendum d’initiative partagée sur la privatisation d'ADP avait été franchi. Au 4 mars 2020, le Conseil constitutionnel avait enregistré 1 116 000 soutiens à ce référendum, loin des 4,7 millions (10% du corps électoral) nécessaires pour déclencher un référendum d'initiative partagée.