France

Dans certaines parties du territoire, «nous ne sommes plus vraiment» en «phase 2», reconnaît Macron

Au cours de la journée du 10 mars, Emmanuel Macron a déclaré que dans certaines zones du territoire français particulièrement touchées par le coronavirus, «nous ne sommes plus vraiment dans ce que nous avons appelé la phase [épidémique] 2».

Après avoir rencontré les personnels soignants du centre des urgences de l'hôpital Necker à Paris (XVe), ce 10 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, s'est exprimé au sujet de l'épidémie de coronavirus en France et des mesures que le gouvernement met en place.

«Je pense qu'il faut être très pragmatique. Les différentes régions, les départements, sont dans des stades qui sont très différenciés aujourd'hui», a indiqué Emmanuel Macron, selon des propos rapportés notamment par France Info. Avant de poursuivre :«Il y a des foyers où l'épidémie est là. Dans ces foyers, nous avons déjà adapté les choses.»

Nous ne sommes plus vraiment dans ce que nous avons appelé la phase 2

Le président français a ensuite précisé : «Nous ne sommes plus vraiment dans ce que nous avons appelé la phase 2. La réponse que je viens d'ailleurs de vous dire, le montre.» Et de préciser : «Nous avons commencé à différencier les choses [...] Il ne faut pas considérer qu'il va y avoir à un moment donné, à une heure donnée dans notre pays, une grande bascule où tout va changer [...] Il faut que l'on reste extrêmement adaptables.»

La date de la probable bascule entre phase 2 et phase 3 et ses conséquences pour les Français, nourrissent depuis quelques jours le débat public. De quoi s'agit-il ?

Quels sont les différents stades épidémiques ?

Dans le but d'enrayer l'épidémie de coronavirus, la France est passée au stade 2, le 28 février.

Les stades ou phases actuels ont été définis en 2011 par le plan national de prévention et de lutte contre la «pandémie grippale» élaboré et diffusé après la pandémie de grippe A (H1N1) de 2009.

Le stade 1 prévoit de freiner l’introduction du virus sur le territoire national. «Il correspond à la mise en alerte du système de santé. Les autorités sanitaires sont mobilisées pour isoler les malades, détecter et identifier rapidement les cas contact, et prendre en charge les cas graves dans les établissements de santé habilités», indique le plan national de prévention et de lutte «pandémie grippale». C’est à cette étape que des quarantaines préventives sont mises en place pour les individus revenant d’une zone à risque. Ce stade consiste essentiellement à gagner du temps pour que le système de santé se prépare aux stades suivants.

Le stade 2, dans lequel nous sommes aujourd'hui, a pour objet d’en freiner la propagation en France. Des «mesures-barrières» sont alors mises en place, comme l’interdiction de rassemblements de plus de 5 000 personnes, puis ceux de 1 000 personnes. Les mesures prises dans le cadre du stade 1 continuent de s’appliquer, avec certaines évolutions : des fermetures de crèches ou d’établissements scolaires peuvent désormais être envisagées, des restrictions de visites peuvent avoir lieu dans les Ehpad par exemple...

Le stade 3, qui a pour objet d’atténuer les effets de la vague épidémique, est déclenché lors de la circulation active du virus sur le territoire français. «Il s’agit dès lors de limiter la contagion par des mesures barrières, de réduire la charge sur le système de santé, [...] de renforcer la capacité de réponse sanitaire», précise le plan national de prévention et de lutte «Pandémie grippale».

Enfin, un quatrième stade est identifié dans ce plan, lorsque «l’on repasse en dessous du seuil épidémique» avec «un retour à la situation antérieure». Il s’agit alors d’évaluer les conséquences de la «vague pandémique», d’établir un retour d’expérience de la conduite de crise et de se préparer pour une éventuelle vague nouvelle.

Le dernier bilan officiel concernant le coronavirus, le soir du 10 mars, fait état en France de 33 décès sur les 1 784 cas confirmés. 86 malades sont en réanimation. Toutes les personnes décédées sont des adultes et pour 23 d'entre elles étaient âgées de plus de 75 ans.