Les images se suivent et se ressemblent : au lendemain de l'annonce par Giuseppe Conte de mesures restrictives pour l'ensemble du territoire italien, décrété «zone protégée» le 9 mars, des vidéos et des photographies déferlent sur les réseaux sociaux qui montrent des Italiens se ruer vers les supermarchés pour y faire la queue, parfois sur plusieurs dizaines de mètres avant d'accéder à l'entrée des magasins d'alimentation.
Ecoles fermées jusqu'au 3 avril, championnat de football suspendu et «interdiction de rassemblement» : le chef du gouvernement italien a détaillé de nouvelles mesures draconiennes pour l'ensemble de son pays, durement frappé par le Covid-19.
Mais malgré la recommandation du gouvernement de rester chez soi et d'éviter les voyages, les Italiens ont pris d'assaut, le soir même les supermarchés, notamment les supérettes nocturnes.
Parmi les villes concernées par ce phénomène, la capitale Rome et Naples, plus au sud, dont des images ont circulé sur les réseaux sociaux.
Sur celles-ci, on peut voir les locaux se masser devant les magasins, le tout assorti de commentaires navrés, bien souvent.
Dans certains supermarchés, le personnel s'organise pour éviter l'effet de contagion en espaçant les entrées dans le magasin et en imposant des distances de sécurité, ainsi que le port de gants au rayons fruits et légumes, selon le journal Il Messaggero.
Toujours selon cette source qui rapporte le témoignage d'un employé de supérette, ce sont les produits de première nécessité sanitaire qui sont les plus recherchés par ces visiteurs nocturnes : savon, désinfectant, alcool à 90°. Du côté alimentaire, les acheteurs privilégient les pommes de terre, les biscuits, le lait, le sucre, la farine et les épices.
Dans un nouveau communiqué, le gouvernement italien a rappelé que cette ruée sur les denrées alimentaires et sanitaires n'était pas nécessaire et qu'elle contrevenait au sens même du décret annoncé le 9 mars. L'Etat a assuré que toute pénurie serait évitée et qu'il n'y avait aucun besoin de se précipiter pour réaliser ces achats.