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Coronavirus : plus de 15 millions d'Italiens placés en quarantaine dans une «zone rouge»

Aux grands maux les grands remèdes : face à la propagation du coronavirus, le gouvernement italien a placé un quart de sa population en quarantaine. Les déplacements sont désormais strictement limités au sein d'une «zone rouge», de Milan à Venise.

Un quart de la population italienne est depuis le 8 mars en quarantaine. Une mesure sans précédent en Europe, décidée par Rome, pour tenter d'endiguer l'épidémie du nouveau coronavirus qui a déjà contaminé plus de 100 000 personnes dans le monde entier.

Le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué ces mesures «courageuses» et les «véritables sacrifices» consentis en Italie.

Plus de 15 millions d'Italiens en «zone rouge»

Ces mesures exceptionnelles de confinement, valables jusqu'au 3 avril, couvrent une vaste zone dans le nord du pays allant de Milan, la capitale économique, à Venise, haut lieu du tourisme mondial.

Le confinement concerne toute la Lombardie et les provinces septentrionales de Modène, Parme, Piacenza, Reggio Emilia, Rimini (dans la région d'Emilie-Romagne), Pesaro et Urbino (région des Marches, centre-est), Alessandria, Asti (Piémont, nord-ouest), mais aussi Padoue, Trévise, et Venise (en Vénétie, nord-est).

Paola, habitante de Lombardie, a déclaré à RT France qu'elle se sentait «non surprise» de la décision du gouvernement, puisque «la situation dans le nord de l'Italie devenait très difficile jour après jour». Avant d'ajouter : «Le décret est arrivé à un bon moment où on pourrait éventuellement encore réussir à réduire et bloquer si possible ce virus.» 

Plus de 15 millions d'Italiens dans cette «zone rouge» voient leurs déplacements strictement limités. Les frontières restent ouvertes pour l'heure avec les pays voisins, même si Prague a appelé Rome à interdire à ses citoyens de voyager à l'étranger.

Cette mesure radicale évoque celle utilisée dans la province chinoise du Hubei où l'épidémie a démarré en décembre (56 millions d'habitants en quarantaine).

Bien avant son officialisation le 8 mars, le décret instaurant ces mesures avait été largement éventé. Les plus inquiets ont quitté la zone concernée dès le 7 mars au soir, selon des médias italiens.

Les autorités italiennes sont également en train d'acheter 22 millions de masques de protection pour affronter l'épidémie, a annoncé le chef de la Protection civile.

L'Italie, pays d'Europe le plus touché par le coronavirus, a enregistré en 24 heures 133 nouveaux décès, ce qui porte à 366 le nombre total de morts depuis le début de l'épidémie, selon un bilan officiel publié le 8 mars en début de soirée. Ainsi, le nombre de cas positifs grimpe à 7 375 (1 492 cas supplémentaires par rapport au 7 mars).