La macronie perd un sénateur. L'élu des Bouches-du-Rhône Michel Amiel a annoncé, le 1er mars sur Facebook puis à l'AFP et au Figaro, qu'il quittait le parti de La République en marche (LREM). Il dénonce ainsi l'utilisation du 49.3 sur la réforme des retraites, annoncée le 29 février par le Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée nationale. «C'est une décision qui traduit chez moi une profonde déception d'un certain nombre de choses», confie-t-il à l'AFP. Le candidat pour les municipales à Les Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) dénonce «une succession de maladresses très très défavorables à une action gouvernementale fluide», ajoutant que «le fin du fin, c'est le 49.3, un samedi soir en pleine période d'épidémie de coronavirus, presque en catimini».
Ces pratiques nous éloignent de plus en plus des aspirations des gens
Au Figaro il ne décolère pas : «Pour moi, faire cela au milieu du week-end, en pleine épidémie de coronavirus... c'est nul, tout simplement. Je ne sais pas comment le dire autrement.» «Ces pratiques nous éloignent de plus en plus des aspirations des gens», poursuit-il, tout en reconnaissant que la réforme des retraites est «intéressante [car elle] va dans un sens plutôt libéral».
Dans un communiqué mis en ligne sur Facebook, il dénonce par ailleurs une décision qui relève «du cynisme et de l'incompétence politique».
Selon des confidences pour le quotidien, l'emploi du 49.3 serait la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, Michel Amiel se sentant déjà en rupture avec ses collègues macronistes lorsqu'il prit position contre l'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires.
Sur BFM TV, le ministre chargé des relations avec le Parlement Marc Fesneau, ne se dit pas surpris de l'annonce du sénateur : «Monsieur Amiel avait annoncé il y a presque un mois, qu'il souhaitait quitter le groupe LREM. Ce n'est pas la peine [...] de se cacher derrière des éléments d'actualité pour essayer de se justifier d'un départ d'un groupe.»
En tout état de cause, d'autres parlementaires de la majorité présidentielle ont quité leur parti sous la présidence Macron. Ainsi, à l'Assemblée nationale, le groupe LREM et apparentés est passé en deux ans de 314 à 299 membres.