Encore des départs chez les députés de la République en Marche (LREM) : Frédérique Tuffnell a annoncé, ce 6 février, sa décision de quitter le parti et le groupe majoritaire tandis que Xavier Batut a choisi de se mettre «en retrait» du parti, tout en restant apparenté au groupe à l'Assemblée nationale. Dans un message adressé au président du groupe LREM à l’Assemblée, Gilles Le Gendre, et consulté par l'AFP, Frédérique Tuffnell, élue de Charente-Maritime, a notamment invoqué son refus de «creuser davantage le fossé» créé par la réforme des retraites entre les Français et la majorité.
«Une grande frustration»
Cette cadre de 63 ans, qui siège à la commission du Développement durable, a expliqué à l'AFP avoir «vraiment porté» la campagne d'Emmanuel Macron, mais affirme avoir atteint un «point de non-retour». L'ancienne élue locale fait état auprès de Gilles Le Gendre d'une décision «pleinement mûrie» qui résulte de «plusieurs constats». Elle estime que «la volonté de réforme et la vitesse imposée» ont «pris le pas sur la capacité d'écoute du gouvernement et la concertation avec les Français». Elle déclare par ailleurs vivre «une grande frustration du fait du manque d'appétence du groupe pour les sujets environnementaux». Tout en affirmant rester «fidèle à l'esprit de la campagne d'Emmanuel Macron», Frédérique Tuffnell ne croit plus en sa capacité de «faire bouger les lignes de l'intérieur». «La quantité d'investissement pour obtenir une minuscule victoire, me conduit à un sentiment de lassitude et d'inutilité», résume-t-elle. La députée siégera dans un premier temps chez les non-inscrits.
Les effectifs du groupe LREM à l’Assemblée nationale tombent à 300 contre 314 en 2017
Avec ce nouveau départ, les effectifs du groupe LREM tombent à 300 membres et apparentés à l'Assemblée contre 314 en 2017 (en comptant le président de l'Assemblée Richard Ferrand), alors que la majorité absolue est à 289 sièges.
Le groupe macroniste a prononcé trois exclusions depuis le début de la législature, dont récemment celle de Sabine Thillaye, et enregistré une dizaine de départs volontaires, sur fond de conflits sur la ligne de LREM ou de désaccord pour les municipales. S'y ajoutent plusieurs passages de membres à part entière à apparentés.
Comme trois autres élus en janvier, le député de Seine-Maritime Xavier Batut a, de son côté, fait le choix de se mettre «en retrait» du mouvement La République en marche. Dans un communiqué, il évoque la situation locale dans son département et estime à l'approche des élections municipales que le «renouvellement promis n’est pas au rendez-vous». LREM reproduit «le fonctionnement des autres partis politiques, déplore cet élu, plaidant pour «moins de verticalité».