France

Par crainte du coronavirus, des Réunionnais manifestent contre le débarquement d'un paquebot

Une manifestation de Réunionnais, inquiets du débarquement de passagers d'un paquebot en provenance de Thaïlande, a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre.

Des heurts ont opposé dans la mâtinée du 1er mars à La Réunion la police à des manifestants refusant le débarquement de touristes voyageant à bord d'un paquebot refoulé à Madagascar par crainte de la présence du coronavirus COVID-19 à bord.

Appartenant à la société de croisière Princess Cruises (la même que le Diamond Princess à bord duquel l'épidémie a causé des ravages) et battant pavillon britannique, le Sun Princess, venant d'Afrique du Sud, a accosté avec ses 2 000 passagers au Port Est (ouest de La Réunion) le matin du 1er mars. Une trentaine de personnes s'étaient rassemblées très tôt devant le portail de la gare maritime de la commune du Port. Ils réclamaient «plus de sécurité sanitaire pour éviter la propagation du coronavirus».

On ne sait pas si ces personnes sont malades

Les heurts ont éclaté en milieu de matinée lorsque des manifestants se sont opposés à la sortie du port d'une cinquantaine de touristes. Plus de 300 passagers avaient déjà eu le temps de partir en taxi ou bus vers différentes excursions dans l'île. Les images filmées en direct par le média local Imaz Press Réunion montrent que les pompiers sont intervenus pour éteindre des feux de poubelle. 

Les forces de l'ordre sont intervenues. Des jets de galets et de bouteilles ont ciblé les policiers qui ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes. Les affrontements ont duré jusqu'en début d'après-midi.

«Bien sûr que nous ne sommes pas contre la venue des touristes à La Réunion, ils sont nécessaires au développement de notre économie. Nous voulons juste être certains qu'il n'y a pas de risque de propagation du coronavirus», a expliqué Yannis Latchimy, un manifestant à l'AFP.

Pas de prise de température des croisiéristes

Il n'y a pas eu de prise de température des touristes débarquant. Un agent de l'Agence régionale de santé était présent sur le quai avec un stock de masques et de dépliants indiquant les précautions à prendre. Aucun des 300 touristes n'a pris de masque.

«On ne sait pas si ces personnes sont malades, elles n'ont pas été contrôlées, c'est très dangereux», a estimé Yannis Latchimy. Depuis plusieurs jours, la rumeur de risque de propagation du Covid-19 par des personnes extérieures est diffusée sur les réseaux sociaux de l'île.

Le 13 février, le Sun Princess a été refoulé de Madagascar, au motif qu'il ne s'était pas écoulé 14 jours entre son escale précédente, en Thaïlande, l'un des pays d'Asie touchés par le Covid-19, et celle prévue à Madagascar. Le Sun Princess avait alors fait escale en Afrique du Sud avant de se diriger vers La Réunion.

Plus tôt dans la semaine, un paquebot en provenance de Madagascar et un autre venant d'Afrique du Sud avaient déjà provoqué une importante polémique sur les réseaux sociaux. Aucun cas de coronavirus avéré n'est signalé à La Réunion à ce jour.