Les archevêques de Paris, Marseille, Lyon ou encore Rennes ont récemment demandé aux prêtres de leurs paroisses de mettre en place des mesures contre la propagation du Covid-19. Et pour cause : en plus de la centaine de personnes atteintes par le coronavirus dans l’Hexagone depuis fin janvier, un prêtre du diocèse de Paris, «rentré mi-février d'Italie, a été diagnostiqué positivement vendredi [le 28 février]», selon un communiqué du diocèse. Âgé de 43 ans, le prêtre avait regagné la France après avoir traversé l’Italie en voiture. Il a été pris en charge à l’hôpital Bichat à Paris où son état a été jugé «très rassurant», le 29 février.
«Communier par intinction»
Ainsi, l'archevêque de Paris, Michel Aupetit, a demandé aux prêtres des paroisses de la capitale de respecter plusieurs mesures lors des messes et dans les églises «afin de contribuer à la lutte contre l'épidémie, et de suivre les dernières recommandations» du ministère de la Santé. Les prêtres doivent «proposer la communion uniquement dans les mains des fidèles et refuser de la donner dans la bouche». Il leur est également demandé de «ne pas proposer de communion au calice pour les fidèles». En outre, les concélébrants, qui président la messe aux côtés des prêtres, sont tenus de «communier par intinction», c'est-à-dire de tremper l'hostie dans le vin plutôt que de boire au calice.
On fait partie de la société, on entend les demandes du gouvernement, donc on participe aussi à l'effort national
Quant aux fidèles, il leur est recommandé «de ne pas échanger de poignée de main en signe de paix pendant les messes». Par ailleurs, ils ne pourront plus tremper leurs doigts dans l'eau bénite pour faire le signe de croix à leur entrée dans les églises, la consigne ayant été donnée dans les diocèses de «vider les bénitiers».
Ces mesures devront être mises en pratique «jusqu'à nouvel ordre», a précisé le diocèse de Marseille. De plus, ce dernier recommande de «se laver les mains après la communion», et exige que «toute personne qui manifeste des symptômes de grippe reste à la maison». «Il ne s'agit pas de paniquer, mais de vivre sereinement les choses avec un sens de la responsabilité», écrit l'archevêque de Rennes, Pierre d'Ornellas, dans une lettre adressée à l'ensemble des prêtres de son diocèse.
«On fait partie de la société, on entend les demandes du gouvernement, donc on participe aussi à l'effort national», a indiqué auprès de l'AFP le curé de Saint-Melaine à Rennes, le père Nicolas Guillou.
Dans l'Oise, l'un des principaux foyers de propagation du virus en France, où tous les rassemblements collectifs sont aujourd'hui interdits, la célébration des messes est suspendue jusqu'à nouvel ordre dans les 41 paroisses du département.