Le procès de François et Penelope Fillon ainsi que de l'ancien suppléant au poste de député, Marc Joulaud, s'est ouvert le 26 février. Environ trois ans après les révélations du «Penelopegate», l'ancien Premier ministre, sénateur, député, puis candidat à l'élection présidentielle François Fillon est poursuivi pour détournement de fonds publics, recel et complicité de détournements de fonds publics, mais également recel et complicité d'abus de biens sociaux et, enfin, manquement aux obligations de déclarations à la HATVP en tant que parlementaire.
Après l'examen – et le rejet – de deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), l’avocat de François Fillon s’est étonné de «voir le parquet remettre de la politique dans ce dossier», suscitant une réponse cinglante de l'accusation. Pour remettre en perspective les faits qui sont reprochés à l'ancien Premier ministre, l'un des procureurs a ainsi évoqué l’Ancien régime, ce temps «où le détournement de fonds publics était un crime, puni de la peine de mort par pendaison».
Quelle que soit la décision que vous prendrez, rien n'y changera
Le lendemain, le visage fermé, François Fillon a expliqué s'être décidé à faire une déclaration à la suite des propos tenus par le parquet national financier qui lui a «laissé le choix entre la peine de mort et la victimisation».
«J'ai déjà été condamné sans appel par un tribunal médiatique», a soutenu l'ancien Premier ministre, dénonçant des «violations répétées, continues, préméditées» de la présomption d'innocence. «Les dégâts sont irréparables : l'élection présidentielle bien sûr», mais aussi «la place du courant de pensée que je représentais», a-t-il poursuivi. Ajoutant à l'adresse du tribunal: «Quelle que soit la décision que vous prendrez, rien n'y changera.»
A son procès, prévu pour durer jusqu'au 11 mars, François Fillon entend «défendre» son «honneur, celui de [son] épouse et celui de Marc Joulaud». Il a promis «la vérité sur le travail essentiel accompli» par sa femme.