Le rappeur Masta Ex alias Killuminaty de Sannois (Val-d'Oise) – Mohamed D. de son vrai nom – est une nouvelle fois poursuivi pour apologie du terrorisme.
En cause, les paroles de son clip 20/20 bonne année dans lequel il s'en prend à Emmanuel Macron, au ministère de l'Intérieur – et à son patron notamment, Christophe Castaner – et invite ses aficionados à «prendre les armes».
Pis, celui qui s'est fait connaître en réalisant des vidéos YouTube sur des thématiques jugées complotistes commente en ces termes la perquisition menée en novembre à son domicile par les forces de l'ordre en raison d'une précédente enquête pour apologie du terrorisme : «Vous allez payer au nom d'Allah.» Appelant également à «fumer en 2020» les «soldats du mensonge qui ont pété ma porte», il se présente lui comme un «soldat de la vérité» incompris.
L’enquête menée par la police judiciaire de Cergy a conduit le rappeur devant le tribunal, le 19 février, en comparution immédiate. Toutefois, le procès a finalement été renvoyé au 27 mars. Son épouse est également inquiétée par la justice dans la même affaire : sur Facebook, elle a accusé le ministre de l'Intérieur et le préfet du Val-d'Oise «d'abus de pouvoir, de diffamation et de mensonge d'Etat» et de «stigmatiser l'islam».
«Je fais le djihad oui monsieur»
Le «rappeur musulman» n'en est pas à son coup d'essai. En novembre 2019, il avait en effet déjà été condamné pour des faits similaires par le tribunal correctionnel de Pontoise. Et avait alors écopé d'un an de prison dont 6 mois ferme, sans mandat de dépôt en raison d'un morceau intitulé Terroriste.
«Je combat tous ces satanistes» déclamait l'homme, «J'suis en guerre, j'suis un djihadiste». Et de poursuivre : «Je fais le djihad oui monsieur/contre moi-même en premier.» «Ensuite j'vais vous rafaler / Au Bataclan, au Stade de France, à l’Olympia ou en face» menaçait-t-il encore, avant d’avertir : «Vous savez blablater, Parlez ! Parlez !/Polémiquez ! Continuez à stigmatiser/Quand ça va péter il faudra assumer.»
Son association Killuminateam - Les soldats dans le sentier d'Allah a, par ailleurs, été dissoute en janvier 2019. La signification de ce nom est détaillée sur son site internet où il évoque l'idée de «combattre et mettre hors d'état de nuire» ceux qui sont «les soldats Numéro 1 du Diable dans cette fin des temps». La civilisation occidentale est clairement ciblée : «Nous nous attaquons à celle-ci car nous estimons qu'elle a des racines purement sataniques.»