Mohamed Sylla – connu sous son nom de scène MHD – a été placé en garde à vue ce 15 janvier dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un jeune homme lors d'une rixe dans le Xe arrondissement de Paris au début du mois de juillet 2018.
Selon l'AFP, qui cite une source policière, la victime, âgée de 23 ans, est décédée après avoir été blessée à l'arme blanche lors de cette rixe à laquelle une quinzaine de personnes avaient participé, selon une source policière de l'époque. Un «massacre», selon la description du Point, le premier quotidien à rapporter l'information, Loïc K. ayant été frappé de coups de pied, coups de poing, coups de crosse d'arme de poing ainsi que de coups de couteau.
Le rappeur à succès a été placé en garde à vue au 2e district de police judiciaire sans qu'il soit précisé son degré d'implication dans les faits. Selon LePoint, la présence de MHD sur le lieu du crime «semble avérée».
Inventeur autoproclamé de l'«afro-trap», rap festif aux influences africaines, il est notamment connu pour son tube «Champions league» et son premier album éponyme, certifié triple disque de platine en France et disque de platine à l'export.
Le rappeur, qui a sorti en septembre son deuxième album «19», doit en principe se produire dès le 16 janvier à Amsterdam, dans une tournée qui l'emmènera en Europe et en Amérique du Nord avant un concert prévu le 29 mars à l'AccorHotels Arena.
L'ancien livreur de pizza avait par ailleurs appelé à mettre fin à un «abus de pouvoir» de la police
En 2015, alors qu'il était livreur de pizza, MHD s'était fait remarquer grâce à un freestyle, une improvisation postée sur les réseaux sociaux. Son tube «Afro Trap Part. 3 (Champions League)», hymne à la gloire du PSG, est alors relayé par les stars du club et il sera même invité à l'Elysée sous le mandat de François Hollande, lors de la visite du président guinéen Alpha Condé.
En octobre 2018, il avait été à l'origine de l'ouverture d'une enquête de la police des polices (IGPN) après avoir publié une vidéo dans laquelle son «grand frère» était pris à partie lors d'une interpellation.
«Aujourd'hui, mon grand frère a été victime d'agression policière en bas de chez moi !», avait notamment tweeté le rappeur du XIXe arrondissement. «On va mettre fin à cet abus de pouvoir». La police affirmait de son côté avoir interpellé cet homme, ainsi qu'un autre, après «des outrages et des menaces».