France

«Je ss vraiment dsl si g blesser» : après un post homophobe, le rappeur Koba LaD dans la tourmente

Le jeune rappeur Koba LaD, accusé de s'être réjoui d'un meurtre homophobe particulièrement sordide sur les réseaux sociaux, s'est excusé après avoir été déprogrammé de plusieurs festivals. Il a tout de même reçu le soutien de plusieurs fans.

Le rappeur de 19 ans a beau multiplier les messages d'excuse et d’apaisement, accusant entre autre la «fonsedé [défonce]», il n'en demeure pas moins au cœur d'une polémique qui enfle. Accusé d'homophobie après avoir relayé le 16 février sur son compte Snapchat la capture d'écran d'un article titré : «Ce père tue son propre fils de 14 ans parce qu'il était gay», sur laquelle était visible la mention «bien joué», ce dernier a suscité un vif émoi sur les réseau sociaux. 

We love green (Paris), Garorock (Lot-et-Garonne), Main Square Festival (Arras), VYV Festival (Dijon), Dour (Belgique), Mars Attack (Marseille)... les festivals dans lequel le rappeur originaire d'Evry était à l'affiche en 2020 multiplient les déprogrammations depuis la révélation de ses propos sur les réseaux sociaux.

Dès le 17 février, le rappeur a tenté de se défendre dans des vidéos et des messages sur les réseaux sociaux. «Bon je vois que ça commence à faire polémique. J'suis pas homophobe. Essayez pas de coller cette étiquette. Dieu pour tous», a-t-il notamment écrit dans un message relayé sur les réseaux sociaux

Des extraits de ses excuses en vidéo, où il apparaît sourire aux lèvres ont été massivement partagés sur les réseaux sociaux. On l'y entend notamment dire : «Je ne cautionne pas du tout le meurtre, ni l'enfant gay.»

«Jétai choquer pck c une dinguerie c'est pr ça que j'ai reposté. J'ai fais sa en quelque secondes sur mon tel, j'ai pas capté le "bien joue" en bas [...] c'est pour ça que jai tt retiré quelques minutes après en voyant tt sa et mon erreur», explique encore Koba LaD dans un autre message.

«Je ss vraiment dsl si g blesser», poursuit-il dans un message à l'orthographe approximative. 

Des excuses «inappropriées et insuffisantes»

L'association SOS Homophobie a dénoncé les agissements du rappeur, jugeant «inappropriées et insuffisantes» ses excuses et évoquant des «insinuations intolérables». 

«Ses "excuses" inappropriées et insuffisantes peinent à masquer l'homophobie décomplexée dont il a fait preuve», condamnait encore l'association. 

Pas convaincue non plus, l'association de promotion des événements musicaux «Esprit Festivalier» a annoncé dans un communiqué qu'elle ne relaierait pas de «contenu photo, vidéo ou écrit concernant cet artiste» quoi qu'il arrive. 

«Chacun est responsable de ses propos, mais chaque festival est responsable des personnes à qui il donne l’occasion de s’exprimer sur scène», a par ailleurs déclaré le président de l'association Marlo Kerleroux dans le même texte.

Mais le débat a pris une autre tournure sur les réseaux sociaux, certains utilisateurs s'indignant de la sévérité du traitement réservé au rappeur : «Ils ont annulé Koba laD pour homophobie mais alkapote [autre rappeur, Ndlr.] est resté programmé [...] qui ici croit que c’est pour autre chose que l’image et le marketing que Koba a été viré ?», a déclaré un internaute dans un tweet très largement partagé. 

Et pour cause le mot clé «Koba» s'est hissé en top des tendances ce 19 février sur Twitter, de même que le mot clé «Mila» (du nom d'une adolescente menacée de mort sur les réseaux sociaux après avoir insulté l'islam), certains internautes comparant les deux affaires.

«Allez vous faire foutre la petite s****e de Mila peut être islamophobe, on l’accueil sur des plateaux tv et on lui donne une protection et koba il partage un screen sur les gays et vous faites ça. J’espère votre festival va rater bande d’en**lés», a-t-on pu lire dans un autre tweet à la syntaxe originale, très largement partagé. 

«Hallucinant de voir en [top tweets] Koba et Mila en mode "le blasphème de Mila c’est aussi grave que l’apologie du meurtre homophobe par Koba" [...] Cette génération a vraiment eu le cerveau détruit par le relativisme victimaire», s'est indignée la blogueuse politique Tatiana Ventôse sur le réseau social. D'autres internautes ont par ailleurs objecté que le blasphème contre une religion était autorisé en France, à la différence de l'homophobie et de l'apologie du crime. 

Lire aussi : «Va te faire en***** p***» : une association dénonce l'insulte homophobe d'un policier