Les préfets attribueront des étiquettes politiques aux listes candidates aux élections municipales pour les communes de plus de 3 500 habitants. C'est le seuil retenu, ce 4 février, par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner après que le Conseil d'Etat a sanctionné pour partie sa circulaire ministérielle.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur ajoute que la nouvelle circulaire prévoit «qu'une liste qui n'a pas reçu d'investiture, mais est soutenue par un parti politique» se verra attribuer la nuance «divers gauche» (liste soutenue par exemple par le PS), «divers droite» (liste soutenue par LR par exemple) ou «divers centre» (liste soutenue par LREM).
L'opposition dénonçait un «tripatouillage électoral»
Six recours avaient été déposés contre la circulaire du ministre qui avait fixé à plus de 9 000 habitants – contre 1 000 avant – le seuil au-delà duquel les préfets attribuent une couleur politique aux listes. Les partis, LR, PS, Debout la France notamment, à l'origine des recours, dénonçaient un «tripatouillage électoral» du gouvernement.
Le 31 janvier, le Conseil d’Etat leur a donné satisfaction en suspendant pour partie la circulaire, contraignant le ministère à la réécrire.
Outre le seuil de nuançage désormais fixé à 3 500 habitants et plus ainsi qu'aux «chefs lieux d'arrondissement», le nouveau texte reclasse, comme réclamé par le Conseil d’Etat, dans le bloc «droite» et et non plus à l'«extrême droite» les listes Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan.
Une nuance «union du centre»
La nouvelle circulaire crée une nuance «union du centre», par analogie, souligne le ministre. Elle sera «attribuée aux listes investies par plusieurs formations centristes, dont La République en marche», précise le ministère.
«Comme je m’y étais engagé, la circulaire du 10 décembre 2019 a été modifiée sans délai pour tenir compte de l’ordonnance du Conseil d’Etat, sans renoncer à mettre en place un nuançage qui réponde aux attentes légitimes et maintes fois exprimées des élus locaux, et qui corresponde aux évolutions du paysage politique français», a déclaré Christophe Castaner qui a décidé «de publier» la nouvelle mouture de la circulaire.
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