Alors qu'Emmanuel Macron se rendait à une table ronde sur la thématique de la transition écologique et énergétique au Palais Beaumont, à Pau (Pyrénées-Atlantique), ce 14 janvier, Pierre Coste, un professeur de mathématiques au collège de Morlaàs a saisi l'occasion pour interpeller le président de la République sur le sujet épineux du projet de loi de la réforme des retraites, mais aussi sur l'influence de la société d'investissement américaine BlackRock en France. L'enseignant se trouve être, également, conseiller municipal et membre du syndicat SNES-FSU.
France Info rapporte qu'Emmanuel Macron, n'appréciant guère le ton employé par l'enseignant, lui a déclaré : «Monsieur, je suis gentil moi, vous êtes là, vous criez à partie, vous n'êtes pas sympathique, ni respectueux. Faisant fi de tout ça, je viens vous voir et je vous parle. Ne me donnez pas de leçon de respect je vous en prie ou appliquez-les à vous-même !» Le professeur de Morlaàs, selon le média public, lui a répondu que «pour se faire entendre, il faut parfois crier.» «L'exemplarité est aussi utile», lui aurait rétorqué le chef de l'Etat. Et Pierre Coste de poursuivre, toujours selon France Info : «Ce n’est pas en donnant la Légion d’honneur à BlackRock qu’on l’est». Une référence à la récente promotion de Jean-François Cirelli, président de BlackRock France, au rang d'«officier» de la Légion d'honneur. Ce à quoi le locataire de l’Elysée aurait répliqué : «Vous patachonnez dans la tête. Vous mélangez tout. Ça n'a rien à voir.»
Le vif échange s'est poursuivi, selon Ouest-France, en ces termes : «Non, la réforme des retraites est un cadeau pour tous ces gens-là [une référence, sans doute, au gestionnaire d’actifs BlackRock], car les gens seront obligés de prendre des [retraites] à côté, regardez les enseignants», aurait allégué le professeur. «C’est faux», aurait assuré le président. L’échange entre les deux hommes s’est conclu par une poignée de main, selon plusieurs médias.
Ouest-France a diffusé une vidéo d'une partie de l'échange entre le chef d'Etat et l'enseignant, dans laquelle il est toutefois difficile de bien discerner leurs propos.
«Je ne suis pas l’ami du président»
«Je souhaitais attirer l’attention de monsieur Macron sur sa réforme des retraites, ainsi que sur les conditions de travail des enseignants», a expliqué Pierre Coste au micro d'une journaliste du quotidien régional, à la suite de la joute verbale.
«Il m’a répondu que la situation des enseignants s’améliorait […] [et que les enseignants] allaient être les grands bénéficiaires de cette [réforme des] retraites», relate l'enseignant, qui n'a pas été convaincu par le président : «Je ne le crois pas un instant.» Avant de conclure :«Il m’a appelé mon ami, moi je ne suis pas l’ami du président.»