France

«Pas le droit d'avoir peur» : 5 ans après l'attentat de Charlie Hebdo, la veuve de Tignous se confie

La veuve de Tignous, Chloé Verlhac, publie un livre à l'occasion des cinq ans de l'attentat de Charlie Hebdo. Elle revient sur l'homme derrière le dessinateur du journal satirique et appelle à ne céder ni à la haine, ni à la peur.

Le 7 janvier 2015, douze personnes étaient assassinées dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo par les frères Kouachi. Cinq ans plus tard, à l'occasion de ce triste anniversaire, Chloé Verlhac, la veuve de Tignous, l'un des dessinateurs phares du journal tué lors de cet attentat, publie un livre intitulé «Si tu meurs, je te tue», aux éditions Plon. Interrogée par RT France, Chloé Verlhac est revenue sur ces cinq ans de deuil. «Pendant ces cinq ans, j'ai partagé avec la nation le chagrin [...] C'est un attentat qui a bouleversé le pays», confie-t-elle.

Selon l'auteur, ce livre a pour objectif de «présenter l'homme» qu'était le dessinateur Tignous. Une forme d’exutoire : «Pour moi, ça fait partie de l'étape ultime de la reconstruction de pouvoir raconter.»

«Nous n'avons pas le droit d'être haineux»

La veuve de Tignous souhaite avant tout transmettre des «valeurs de partage», à l'image des enfants du dessinateur, qui «ne sont pas devenus haineux». «La seule manière aujourd'hui de résister c'est de ne pas leur [les terroristes] ressembler. Nous n'avons pas le droit d'être haineux, nous n'avons pas le droit d'avoir peur, et surtout, il faut qu'on continue à garder notre humour», a-t-elle ajouté.

Celle qui se bat pour entretenir la mémoire de Tignous a aussi tenu à adresser un message aux citoyens : «Nous devons tous en tant que citoyens défendre des valeurs comme la laïcité et la liberté d'expression.» Toutefois, elle n'attend pas grand-chose du procès à venir. «Je me suis portée partie civile pour avoir accès au rapport d'autopsie. Je n'attends pas grand-chose du procès, peut-être reconnaître l'impact qu'il y a eu dans nos vies, le bouleversement pour les familles», a-t-elle conclu.

La France «a fait bloc», selon François Hollande

Une cérémonie ainsi que plusieurs hommages étaient organisés ce 7 janvier à Paris pour rendre hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Au micro de RT France, l'ancien président de la République, François Hollande, a souhaité rappeler que «la France a fait bloc pendant cette période. Elle a été capable de ne pas se diviser, de se lever pour défendre la vérité, pour écarter tous ceux qui utilisaient la haine pour essayer de nous séparer», a-t-il estimé. 

Selon l'ancien chef de l'Etat : «Une nation n'est forte que lorsqu'elle est rassemblée et unie, et qu'elle porte des valeurs. Ces valeurs, ce sont celles de la liberté.» Concernant la menace terroriste, François Hollande a affirmé qu'elle était toujours présente, quatre jours après l'attaque au couteau de Villejuif qui a fait un mort. Mais «elle a pris d'autres formes, avec d'autres méthodes beaucoup plus isolées mais tout aussi dangereuses».

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