France

Grèves : Philippe annonce le déploiement des forces de l’ordre face aux blocages de raffineries

Face à l'appel aux blocages de raffineries, le gouvernement s'est montré ferme, notamment à travers la voix du Premier ministre qui a évoqué le recours aux forces de l'ordre face à ce type d'actions. Le bras de fer est enclenché.

Lors de son intervention à l'antenne de RTL ce 7 janvier, Edouard Philippe s'est exprimé au sujet des blocages de raffineries actuellement en cours dans le pays. «Le droit de grève est parfaitement respectable et constitutionnel, je le respecte [mais] le droit de blocage est parfaitement illégal», a notamment déclaré le Premier ministre, avant d'expliquer qu'il avait demandé au Préfet de «mobiliser les forces de l'ordre pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de blocages de dépôts».

J'ai demandé au Préfet de mobiliser les forces de l'ordre pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de blocages de dépôts

«Ceux qui souhaiteraient se placer en arrêt maladie pour faire grève se placeraient dans une situation illégale», a par ailleurs ajouté le chef du gouvernement. Ces propos du Premier ministre interviennent au 34e jour de la grève interprofessionnelle qui a pris forme face à la réforme des retraites portée par le gouvernement.

Rythmé par l'organisation de plusieurs manifestations à travers le pays, le mouvement social est en effet également marqué par des actions locales, notamment aux abords de raffineries. Un appel au blocage total des raffineries en France entre le 7 et le 10 janvier a d'ailleurs été lancé par la CGT du groupe pétrolier. Comme le rapporte France info, parmi les huit raffineries en France métropolitaine, certaines étaient déjà bloquées depuis plusieurs semaines. 

Jusqu'à présent épargnée par ces actions, la raffinerie de Feyzin dans le sud de la métropole lyonnaise, a ainsi rejoint l'appel lancé au niveau national. «A Feyzin, le mouvement a commencé le 6 janvier à 22 heures. Un délégué syndical annonce 73 % de grévistes sur l'ensemble du site», rapporte Le Progrès ce 7 janvier. Et le quotidien régional de citer un délégué syndical du site : «La direction a acté la grève, pas de sortie de produits pétroliers (camions, bateaux, fer et pipes) ce [6 janvier] soir.»

Autre exemple à Grandpuits, en Seine-et-Marne, où les salariés de la raffinerie Total ont voté le 6 janvier en assemblée générale la poursuite du mouvement de grève contre la réforme des retraites. «Au moins jusqu’au weekend, aucune raffinerie ne ravitaillera les dépôts ou les stations-service», a prévenu un ouvrier du site de Grandpuits cité par le Huffington Post.

Comme en témoigne une vidéo diffusée sur Twitter, un piquet de grève à la raffinerie de Grandpuits a débuté avant que le jour ne se lève ce 7 janvier. «La raffinerie n'est pas bloquée mais l'[Assemblée générale] a voté de ne rien expédier du 7 au 10», commente l'internaute.

«Nouvelle mobilisation à la raffinerie de Donges près de Saint-Nazaire», note également ce 7 janvier l'antenne Pays de Loire de France 3. «Durant ce mouvement de quatre-vingt-seize heures, il n’y aura aucune livraison de carburant depuis la raffinerie, que ce soit par pipeline, par bateau, par wagon ou par camion, et même au-delà, car il n’y a jamais de livraison le samedi après-midi ou le dimanche», a expliqué la CGT citée par France 3 qui rappelle que l'approvisionnement en carburant de la France s'organise autour d'«une logistique complexe», avec huit raffineries et 200 dépôts, mais aussi avec «des importations et des stocks stratégiques mobilisables en cas de crise».

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