Selon un article du Parisien publié le 27 décembre, l'entourage d'Emmanuel Macron se montrerait pour le moins préoccupé par son comportement face au climat social actuel. Alors qu'une grève interprofessionnelle de forte ampleur se poursuit depuis le 5 décembre, plusieurs proches du président de la République s’inquiéteraient, en effet, de sa discrétion alors qu'il vient, par exemple, de s'accorder quelques jours de repos à Brégançon (Var). «Zéro plus zéro ! Macron n'a pas travaillé son sujet. Il est responsable à 100% de ce qui arrive», aurait lancé à ce sujet un fidèle du chef de l'Etat, cité par Le Parisien.
Le quotidien met également en avant les tourments d'«un macroniste pur jus» concernant la période de crise traversée par Emmanuel Macron pendant la première phase du mouvement des Gilets jaunes, à la fin de l'année 2018, quand l'escorte policière du président avait décidé de «modifier secrètement son trajet vers la résidence de la Lanterne (Versailles)», où le couple présidentiel passait régulièrement le week-end. «Un président qui en vient à changer son parcours en voiture pour éviter le peuple qui l'a élu… c'est quand même qu'il y a un problème», confie au quotidien francilien ce partisan de longue date d'Emmanuel Macron.
Je ne l'appelle plus. Ça ne sert à rien, c'est même contre-productif. Il n'écoute personne !
Encore cité par le journal, un autre proche du président se montre pour sa part perplexe quant à ses facultés d'écoute. «Je ne l'appelle plus. Ça ne sert à rien, c'est même contre-productif. Il n'écoute personne !», s'agacerait en effet un interlocuteur présenté comme un ancien «textoteur du soir» du locataire de l'Elysée. «C'est très mal barré. À ce rythme, il va perdre son deuxième quinquennat. Ça a été tellement mal expliqué… Il a toujours eu une longueur d'avance, mais il ne comprend pas le peuple», poursuit la même source.
Et de fait, les conseillers historiques d'Emmanuel Macron ne cachent pas leurs inquiétudes au sujet de la façon dont l'exécutif défend actuellement la réforme des retraites. «C'est une réforme nécessaire, mais qui n'a de sens que si elle est parfaitement juste et crédible dans la durée. Ce qui n'est pas encore le cas», estime par exemple Jacques Attali, économiste considéré comme l'un de ceux ayant influencé les débuts de la carrière politique d'Emmanuel Macron. «Conseiller spécial de Muriel Pénicaud et ami du président dont il fut témoin de mariage», Pierre Ferracci, président du groupe de conseil Alpha, a également appelé le chef de l'Etat à «différer» une réforme «mal préparée, avec une dose d’amateurisme très imposante», comme le relevait l'hebdomadaire L'Obs début décembre.
En tout état de cause, ce n'est pas la première fois que l'entourage d'Emmanuel Macron s'interroge – de façon plus générale – sur les difficultés qu'il traverse. Au mois de décembre 2018, le quotidien Le Monde évoquait «la vie à huis clos d’Emmanuel Macron» depuis le déclenchement du mouvement des Gilets jaunes. Décrivant les tribulations d'un chef d'Etat en mal de popularité, le journal du soir livrait alors des témoignages alarmants émanant de son entourage.
Dans les colonnes du Parisien au mois de mars 2019, sous couvert d'anonymat, certains de ses proches faisaient par ailleurs part de leur inquiétude concernant l'état physique et psychologique du locataire de l'Elysée.