France

François Hollande : «S’il y a une victime [d’Emmanuel Macron], la première c’est moi»

L'ancien président est revenu sur l'accession d'Emmanuel Macron au pouvoir en 2017, se disant «victime» de son ancien ministre de l'Economie. François Hollande en a également profité pour apporter son analyse sur la future réforme des retraites.

Présent sur le plateau de France Inter ce 18 décembre, l’ancien président de la République François Hollande est revenu sur la manière dont Emmanuel Macron a abattu ses cartes fin 2016 afin d’accéder à la magistrature suprême. «S’il y a une victime [d’Emmanuel Macron], la première c’est moi, donc j’en ai payé suffisamment le prix y compris en n’étant pas candidat à l’élection», a expliqué l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste.

Concédant une «dissidence» entre sa personne et Emmanuel Macron, François Hollande l’a accusé d’avoir «utilisé la position qui était la sienne pour faire valoir ses propositions et ses idées». «J’ai tenu bon sur l’essentiel de ce qui me paraissait être mes positions pendant la période où j’ai été président. Il pouvait avoir une place dans un gouvernement mais il n’imposait en aucune manière la ligne. Cette ligne-là, de 2012 à 2017, je la revendique et je l’assume», a-t-il encore ajouté.

L’ancien président ne s’est pas arrêté là et en a profité pour livrer son analyse de la méthode utilisée par le gouvernement pour faire passer sa future réforme des retraites. Il a fustigé un «manquement, un défaut de dialogue social qui mérite d’être, hélas, constaté» mettant en lumière un «problème de méthode». «Faire deux ans de consultations qui portaient sur des sujets généraux […] sans qu’il y ait d’information, ça a suscité inquiétude, crainte et légitimement contestation», a-t-il insisté.

Il a en outre mis en lumière «un projet improvisé, qui n’avait pas été visiblement suffisamment préparé» poussant ainsi les acteurs syndicaux à «rentrer dans une logique de conflit». Selon François Hollande, le projet de réforme des retraites souffre d’une «mauvaise préparation, une mauvaise organisation et une mauvaise consultation des partenaires sociaux». «Beaucoup de Français sont prêts à faire des efforts, mais quand il n’y a pas de justice, ils ne peuvent pas consentir», a-t-il encore fait savoir, précisant que le conflit social risquait «de durer».

Enfin, l’ancien député de Corrèze n’a pas fermé la porte à un retour en 2022 : «Il va falloir qu’il se passe quelque chose [en 2022], [...] qu'une force surgisse et fasse entendre la voix de l'espérance. J’y contribuerai si c'est nécessaire».

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