Les révélations du Parisien sur son «oubli» dans sa déclaration d'intérêts l'ont déstabilisé. Celles sur ses rémunérations obtenues depuis deux ans en tant que président d'honneur d'un think thank l'ont fragilisé davantage. A tel point que le haut-commissaire à la réforme des retraites a failli démissionner.
C'est ce que révèle Jean-Paul Delevoye dans une interview à paraître ce 13 décembre dans Libération. «Oui, j’y ai pensé [...] Je ne veux pas être une source de fragilisation de la réforme [...] Ma personne ne compte pas, c’est le projet qui m’importe», explique-t-il.
Le fonctionnaire chargé de la réforme controversée, a récemment démissionné de son poste de président d'honneur du think tank Parallaxe, chapeauté par le groupe IGS. A ce titre, il percevait 5 300 euros net par mois, depuis 2017. Il a ensuite annoncé, via CheckNews, qu'il allait rembourser les 140 000 euros perçus au total.
«Si j’ai touché une rémunération, c’est pour un travail concret dont je suis fier, se défend-il. Je l’ai conservée quand j’ai été nommé haut commissaire, puis quand je suis devenu membre du gouvernement, ce qui, je l’ai appris depuis, n’était pas autorisé», se défend Jean-Paul Delevoye dans Libération qui «reconnaît son erreur».
Dans cette interview aux airs de mea culpa, le haut-fonctionnaire affirme mesurer «tout à fait la perte de crédit, qui d’ailleurs est douloureuse à vivre». Il estime que «le projet est plus important que la personne». En revanche, Jean-Paul Delevoye n'en dit pas plus sur les raisons qui l'ont fait renoncer à donner sa démission. Nul doute que ce départ aurait été un nouveau coup dur pour Emmanuel Macron, dont la réforme est plus que jamais contestée.