France

L'armée française «indignée» par des dessins de Charlie Hebdo sur les soldats tués au Mali

Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'Armée de terre française, a fait savoir son «indignation» après la mise en ligne, par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, de plusieurs dessins parodiques sur la mort de treize militaires français au Mali.

Le chef d'état-major de l'Armée de terre française, Thierry Burkhard, a exprimé sa «profonde indignation», le 29 novembre, après la publication par Charlie Hebdo de dessins parodiques sur la mort, le 25 novembre dernier, de treize soldats de la force française Barkhane alors en opérations au Mali. Il s’est également fendu, ce 30 novembre, d’une lettre ouverte à l’adresse de son directeur de la publication, Riss, dans laquelle il décrit une «peine immense […] en pensant au nouveau chagrin que vous allez infliger à ces familles déjà dans la souffrance».

L'hebdomadaire satirique à la longue tradition antimilitariste a publié en ligne cinq dessins associant ces décès à une campagne de recrutement récemment lancée par l'armée française. L'un montre notamment le président Emmanuel Macron debout devant un cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge et surmonté d'un des slogans de la campagne de recrutement : «J'ai rejoint les rangs pour sortir du lot».

«Profonde indignation et incompréhension à la vue de ce dessin de Charlie Hebdo», a réagi sur Twitter le général Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'Armée de terre, le 29 novembre. «Mes pensées vont d’abord aux familles de tous les soldats morts au combat pour défendre nos libertés».

Ces dessins ne figuraient toutefois pas dans la version papier du journal, parue le 27 novembre. Sollicité par l'AFP, l'hebdomadaire n'a pas réagi. Charlie Hebdo avait lui-même été touché par un attentat djihadiste, le 7 janvier 2015, qui avait décimé une partie de sa rédaction et de ses dessinateurs les plus renommés, parmi lesquels Wolinski et Cabu.

Un hommage national aux treize militaires tués au Mali sera rendu le 2 décembre à Paris par le président Emmanuel Macron, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta. 

Les soldats français sont morts dans la collision de deux hélicoptères lors d'une opération de combat contre des djihadistes, dans un contexte sécuritaire alarmant au Sahel. L'armée française a subi avec ce drame une de ses plus grandes pertes depuis l'attentat contre le QG français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts.

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