A l'approche de la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites, différents partis ont appelé à descendre dans la rue pour protester contre le projet du gouvernement. Celui-ci prévoit notamment une suppression des régimes spéciaux, la mise en place d'un âge pivot et d'une retraite minimum fixée à 1000 euros.
L'ensemble des syndicats ont appelé leurs adhérents à manifester. Les partis politiques entendent également se mobiliser. Interrogée sur BFM TV, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN) a ainsi apporté son soutien «sans réserve» à cette mobilisation, et a affirmé comprendre «parfaitement qu'il y ait une journée de grève», tout en précisant qu'elle n'irait pas elle-même manifester.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a vivement réagi aux propos de Marine Le Pen. «Les solutions de gens qui sont racistes ne sont pas les bienvenues dans les mouvements sociaux», a-t-il déclaré sur France 2. Vice-président du RN, Jordan Bardella a affirmé sur Twitter n'avoir «pas de leçons à recevoir d'un ami des islamistes et d'un traître aux travailleurs qui a appelé à voter Macron».
«Le 5 décembre, nous y serons», assure Jean-Luc Mélenchon
Plutôt que de réformer le système de retraites, Marine Le Pen demande au gouvernement de s'attaquer en priorité au problème du chômage, mettant en avant le fait que, selon elle, «un million d'emplois créés, c'est 25 milliards de recettes supplémentaires, donc ça règle le problème des retraites immédiatement». Elle soutient également une proposition du sénateur Les Républicains (LR) Bruno Retailleau visant à créer un «droit aux transports publics garantis».
La France insoumise (LFI), elle, sera présente dans la rue. «Le 5 décembre, nous y serons», a affirmé Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.
Son parti a également élaboré un «contre-projet» de réforme, réalisé avec l'aide d'économistes. Celui-ci prévoit notamment une modulation des cotisations des entreprises en fonction d'objectifs sociaux et écologiques. Ainsi, les entreprises qui délocalisent, qui polluent ou qui ne respectent pas l'égalité salariale hommes-femmes verront leurs cotisations augmenter. Les autres conserveront leurs cotisations aux montants actuels, et se verront même accorder des prêts à taux zéro pour leurs investissements.
Même soutien du côté du Parti socialiste (PS). Son secrétaire général, Olivier Faure, a affirmé «son soutien à la manifestation du 5 décembre et appelle ses sympathisants à se joindre aux cortèges». Europe Ecologie les Verts (EELV) et le Parti communiste Français (PCF) ont, eux aussi, appelé à manifester.
Seule exception à la règle : le parti Les Républicains (LR) qui par la voix de Valérie Pécresse a incité le gouvernement à mettre de l'eau dans son vin afin d'apaiser un climat social déjà très tendu. «Je ne soutiendrai évidemment pas le blocage du pays, mais je crois que le gouvernement aujourd'hui doit faire des gestes», a déclaré la présidente de la région Ile-de-France. Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, a, de son côté, fait savoir que le parti déposerait, avant le 5 décembre, un projet de loi créant «le droit aux transports publics garanti», en réquisitionnant des personnels grévistes afin d'assurer une partie du service.
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